Sunday, December 5, 2010

ce n'est ...

Kathmandu 2010, une mission dans un home"
Au retour de chacune de mes "missions" (seigneur trouvera t on un mot moins chargé de drames pour qualifier nos sympathiques
escapades ?) mon sentiment est identique : c'était la plus intense. Il en est ainsi depuis les gamins unijambistes de Phnom Penh
en février 2000. Systématique. Mais là il y eut qqe chose de neuf, d'inédit, qqe chose qui fera école : l'immersion dans un home
d'enfants de rues (ex). Le partage du quotidien, l'accès à la compréhension de leurs existances et ce de la plus simple manière qu'il soit : en vivant avec eux. En ce sens c'est la prolongation de la mission Népal 2009, celle qui me permit de les rencontrer. Tout naturellement au bout de 10 ans d'errances asiatiques ce désir d'aprofondir mon "public" et de leur transmettre qqe chose de l'ordre d'un savoir ce fit jour. L'intuition fut heureuse. C'est l'un des premier pas dans cette direction, c'est une des finalités naturelles de notre assoc, quoi qu'en dise la charte internationale.
Gauthier avait fait un travail dans ce sens si j'ai bien compris, au Liban. Je suis heureux de lui emboiter le pas.
A NAG je retournerai. C'était juste les prémisses d'une très intense "aventure humaine".
Il y eut un autre "miracle" lors de cet automne 2010 à Kathmandu : ma rencontre avec Paul.
Je n'ai pas assez d'éloges à ma disposition pour pouvoir vous en parler là, tout de go, faut que ça mûrisse un peu en moi.
Le fait est que, un mois durant il n'a pas arreté de me remercier de l'avoir embarqué dans cette histoire je n'ai pas arreté de le féliciter
pour tout ce qu'il amenait au quotidien à cette histoire : son talent, son enthousiasme, son énergie, sa capacité de comprendre les situations, à innover et son sourire, son sourire..... Hé, l'ami, on repart quand ?
Vous embrasse, merci à tous

Dernier cours

25/11/10 Soir. Home NAG. A Tokha, Kathmandu. Au bout de la route défoncée. Mes élèves. Le groupe d'ados, la "magic class".
La dernière. Demain je pars. Je quitte NAG. Pour un autre coin de Kathmandu. Seul. Dans un grand hotel vide. Vue sur
l'Himalaya. De ma chambre. Mon ultime jour. Pour pleurer. Sentimentalisme de pacotille, oui, mais vous feriez quoi à ma place ?

Dernier cours donc. On revoit tout ce que je leur ai appris lors de ces 6 semaines ensemble. Ils sont magnifiques. Ex enfants de rues
en passe de devenir magiciens. Un destin. Je fus disons l'instrument du destin. Rencontre.
Dernier cours. Vers la fin des 2 heures l'émotion nous gagnent. Les larmes perlent. Ils m'offrent en grande pompe une statuette de Shiva, le grand dieu. Et une lettre. Voila. C'est fini. Presque. Une des plus belle aventures humaines en ces temps troublés (mais là c'est bateau vu que de tous temps les temps furent troubles et troublés...). Une aventure toute simple : un mec débarque et donne des cours de magie, un autre une initiation au cirque. Rien de plus. On a pas inventé la poudre ni rédigé la Bible...On a fait un chouia mieux.
Je dors qqes heures.5h30 du mat, sur le toit dans la brume d'avant le jour.

26/11/10 9h du mat, je vais restituer la moto. On s'est pas crashé. On s'est enfourné tout Kathmandu et on est la pour le raconter.
La providence. L'insolente chance des innocents.
Je rends la moto...Nous reverons nous sur cette terre ?
Je rentre en mini bus. Sublime le trajet en mini bus empaqueté avec les Népalais.
17h suis de retour. Je boucle mon sac. Ultime au revoir. Mes élèves accourent. Ils me couvrent de kapas, ces écharpes blanches
que l'on remet aux hôtes de marques. Je disparait sous l'avalanche. Au pied des Himalayas.
Le taxi en ruines. Je suis parti.
Et maintenant ? Le fil du Temps. Un anif maudit dans qqes jours, le mien. Me préparer à quitter ce monde. Je serai jamais pret, je le sens.
Courant novembre sous un ciel d'un bleu quasi scandaleux, à NAG avec les ados on a organisé un tournoi de badmington.
Je l'ai gagné....A y repenser je pense qu'ils me l'ont offert.
 

MY BILAN

28 Nov:
Un des ex-enfants de rue qui est grandis au home ou on a donné des ateliers nous contacte pour savoir si on pouvait jouer pour le orfanat qu'il dirige, dans le coin de Bouddha, Sylvain est deja parti, mais j'ai dit "why not?" et voila, je joue un petit espectacle pour un treintaine d'enfants plus des animateurs du home (plus des jeunes qui regandent l'espectacle de l'exterieur du batiment !), premier fois sans Sylvain au Nepal :o( ...person sauf moi avait cet sensation de vide apres la partie de mon partenaire de mission...
a la fin on s'est bien marré.

29 Nov:
Espectacle de rue a Baktaphur (magnifique village acoté KTM:   http://fr.wikipedia.org/wiki/Bhaktapur  ) . J'installe mon petit sound et commence a jouer devant un quinzaine d'enfants mendients...apres 15 minutes ca devient un pure spectacle tout publique pour plus de 100 nepaleses -et deux/trois turistes- un fete tout publique!

30 Nov:
Je mádresse a l'hopital pediatrique de KTM rendre un visit a un de mes gamins de l'atelier cirque, qui est labas a cause d'un ataque de TB, et profite pour jouer format "clown a l'hopital" devant un treintaine d'enfants malades et quelques parents. Encore un fois je me dis que en CMSF on ne joue pas seulement pour des gosses; c'etait tellement chouette de voir rire les parents qui sont peut etre a l'hopital depuis des jours avec ces enfants malades
...c'est dans des lieux comme ca ou on trouve le pourquoi de l'existence de CMSF...

1 Dec: Dernier atelier cirque; je precise les derniers details avec mes eleves, on finis la construction d'un nouvelle generation de matos ( balls et baton du diable), on se dit "Au revoir" , ils remercient, moi aussi je remercie.......Apres ca , un dernier repas au sein de la famille NAG, je recois des cadeaux "simboliques"...Ca m'a fait chaud au coeur.
c'etait pas cool de quiter ce lieu apres tout l'experience vecu, tres enricheceur sans doute.

***
...c'est claire que c'est dure, mais a la fin ca amene du bonheur! comme plein d'experiences qu'on a eu lors de cet mission: jouer pour les enfants de rue a Pachupatti (ceux qui apres voir notre spectacle continuent a chercher de l'or entre les restes des ceindres de cremation) ainsi que pour les enfants avec sida, ainsi que a l'hopital pour lepreux, et plein d'autres experiences si bien decrit par la plume de Sylvain...

BREF je sais je sais, mon francais ecrit c'est pas si bon comme celle de Sylvain (ecrivan oficiel de la mission KTM 2010),
d tout facon je vous ai fait arriver mes dernieres experiences avant rentrer a notre frrrrrroid Bruxelles, ce matin apres plus de 20 hrs d'aeroports et avions...
...Ma premier mission avec CMSF Belgique est maintenant finis,
un des experiences les plus intenses dans mon parcour tant q'artiste du cirque.


Merci Sylvain ! ! !
merci CMSF ! ! !


P.

Saturday, November 27, 2010

bientot...

L'association avec Paul fut une telle reussite, on s'est si bien complete, entendu, soutenu....Qu'on exprime notre commun desir de nous retrouver lors de la prochaine mission CMSF en Inde du sud des la fin janvier...Quelqu'un d'autre ?
Vous embrasse
Sylvain

RE: Ultime anecdote

2eme tentative


From: sylvainsluys@hotmail.com
To: luc.nicolas.paulsylvainnepal@blogger.com
Subject: Ultime anecdote
Date: Sun, 28 Nov 2010 04:36:10 +0000

25/11/10, 9h du mat. Je kicke furieusement la moto qui finit par vrombir, Paul et moi on part pour notre dernier spectacle commun, puis on va se faire filmer et interviewer par un couple de jeunes nepalais. Ils font un petit docu sur nous. Mignon non ?

Dans la descente de Dili Bazaar, lance telle la charge de la brigade legere, on creve. Roue arriere.
Le Destin. Imprevisible, mysterieux, aux imparables desseins. On part en vrille. On sauve la moto en perdition et nos fragiles vies.
Pour autant "on etait bien enmerde, le mec"-Coluche- et puis, comme par hazard a 300 metres de la, un type qui repare les pneus.
Moitie clodo moitie dieu. Ca dure le temps d'un court Nirvana : quelques heures.

On termine sur Durbar Square pour l'interview.
On s'assied au pied d'un temple, on commence a repondre aux questions, on tente dans notre mauvais anglais d'expliquer
ce qu'on fait, Clowns et Magicien ("Clowns et Magicien sans Frontiere ? Why not ?" CF qqes episodes au prealable)lorsque
des nuees de touristes chinois se ruent quasi sur nous en gloussant. Leur guide vient de leur indiquer les sculptures erotiques enchassees dans la boiserie du temple. Ils exhultent. Les flashs crepitent. On se met a la recherche d'un autre endroit.
On trouve : un minuscule temple en face d'une imposante porte qui ne s'ouvre jamais : la porte du terrifiant temple de Kali, ferme au public.
On se redepatouille en approximatif anglais face a la camera...Expliquer des emotions dans une langue qu'on massacre allegrement a Durbar Square...Et soudain s'ouvre la porte face a nous et 4 types surgissent du temple de Kali.
Deux d'entre eux portent sur l'epaule un epais bambou auquel est suspendu par les pattes un jeune buffle decapite.
Le troisieme porte la tete, le quatrieme un vase en cuivre contenant son sang et couvert de fleurs. Sacrifice rituel pour Kali.
Ils posent buffle tete et vase par terre et se concertent; ils semblent ne pas trop savoir que faire, qu'en faire...
Le buffle affale nous tourne le dos, et, surprise, se met a defequer...Comme si la vie etait belle, l'avenir radieux, plein de promesses et d'espoirs...
On etait la a parler a une camera de nos petites emotions et un buffle sans tete mais non sans sang ni sans humour
vient deposer juste a nos pieds sa bouse sacree....
Il y a la un message.... Mais lequel ???

Toute cette mission fut a l'image de cette apparition : un dosage de violence et de vaudeville, de farces et de pathos, une kermesse douce et tragique.....
Nous n'avions rien d'autre a vous offrir que des larmes des rires et des rires.
On a recu tout l'Amour des Mondes. Et on s'en est pris plein la tronche...

Kathmandu for ever.

Ultime anecdote

25/11/10, 9h du mat. Je kicke furieusement la moto qui finit par vrombir, Paul et moi on part pour notre dernier spectacle commun, puis on va se faire filmer et interviewer par un couple de jeunes nepalais. Ils font un petit docu sur nous. Mignon non ?

Dans la descente de Dili Bazaar, lance telle la charge de la brigade legere, on creve. Roue arriere.
Le Destin. Imprevisible, mysterieux, aux imparables desseins. On part en vrille. On sauve la moto en perdition et nos fragiles vies.
Pour autant "on etait bien enmerde, le mec"-Coluche- et puis, comme par hazard a 300 metres de la, un type qui repare les pneus.
Moitie clodo moitie dieu. Ca dure le temps d'un court Nirvana : quelques heures.

On termine sur Durbar Square pour l'interview.
On s'assied au pied d'un temple, on commence a repondre aux questions, on tente dans notre mauvais anglais d'expliquer
ce qu'on fait, Clowns et Magicien ("Clowns et Magicien sans Frontiere ? Why not ?" CF qqes episodes au prealable)lorsque
des nuees de touristes chinois se ruent quasi sur nous en gloussant. Leur guide vient de leur indiquer les sculptures erotiques enchassees dans la boiserie du temple. Ils exhultent. Les flashs crepitent. On se met a la recherche d'un autre endroit.
On trouve : un minuscule temple en face d'une imposante porte qui ne s'ouvre jamais : la porte du terrifiant temple de Kali, ferme au public.
On se redepatouille en approximatif anglais face a la camera...Expliquer des emotions dans une langue qu'on massacre allegrement a Durbar Square...Et soudain s'ouvre la porte face a nous et 4 types surgissent du temple de Kali.
Deux d'entre eux portent sur l'epaule un epais bambou auquel est suspendu par les pattes un jeune buffle decapite.
Le troisieme porte la tete, le quatrieme un vase en cuivre contenant son sang et couvert de fleurs. Sacrifice rituel pour Kali.
Ils posent buffle tete et vase par terre et se concertent; ils semblent ne pas trop savoir que faire, qu'en faire...
Le buffle affale nous tourne le dos, et, surprise, se met a defequer...Comme si la vie etait belle, l'avenir radieux, plein de promesses et d'espoirs...
On etait la a parler a une camera de nos petites emotions et un buffle sans tete mais non sans sang ni sans humour
vient deposer juste a nos pieds sa bouse sacree....
Il y a la un message.... Mais lequel ???

Toute cette mission fut a l'image de cette apparition : un dosage de violence et de vaudeville, de farces et de pathos, une kermesse douce et tragique.....
Nous n'avions rien d'autre a vous offrir que des larmes des rires et des rires.
On a recu tout l'Amour des Mondes. Et on s'en est pris plein la tronche...

Kathmandu for ever.

Durbar Sq

22/11/10, Durbar Square
Ca commence par un mail. D'une assoc francaise "on a entendu parle de vous, on tient un petit centre d'acceuil d'urgence pour enfants de rues. Si vous pouviez venir...Les enfants parlent de vous avec des yeux..." Bon, arretez l'effusion, c'est d'accord on vient. Incroyable le nombre de gens qui gravitent autour des enfants de rues.
 
On peut jouer soit dans leurs locaux minuscules soit a 2 pas de la, en exterieur sur Durbar Sq.
Cette invite sonne comme une consecration : Durbar Sq, le lieu magique...
 
22/11/10, 8h du mat, on est fin pret : les sacs contenant les spectacles, le mien 1kg500 celui de Paul
20kg...Il trimbale meme un ampli, c'est un super pro...Le smocking, les Ray Ban a 100 roupies, la moto
deglinguee, Durbar Square nous voici !
 
En moins d'un mois j'ai perce le mystere o combien fumeux du traffic a Kathmandu. C'est comme si je parlais soudain nepalis couremment.
Bon, entendons nous : ca demeure complexe. Par exemple tenir une conversation avec Paul en doublant un poids lourd peinturlure et croulant alors qu'un poids lourd peinturlure et effondre te double...On fait des progres, oui, mais on n'y est pas encore tout a fait.
Il y a trop de parametres a surveiller : la route pleine de trous tels des crateres lunaires, les taxis qui te poussent sur le bas cote, les poids lourds en surcharge qui te doublent en te ballancant leur fumee-gaz-de-combat droit dans la tronche, les chiens, les vaches, les buffles qui traversent sans crier gare. les
poubelles qui jonchent la chaussee...Ca fait beaucoup.
Pourtant tu integres toutes ces donnees, tu deviens extra-lucide, tu percois presque tout sans y preter attention, au mm pret tu evalues la distance entre le bus bonde que tu tentes de doubler et le buffle plante au milieu de la route, tu sais que tu passeras, au pire tu prendras un coup de queue dans les Ray Ban (a 100 roupies), c'est peu de chose, on survit a ca, jamais de coup de cornes...Pas jusqu'a ce jour....
 
Je roule en chantant a tue tete "Harley Davidson" de Gainsbarre ou un vieux tube des Doors "Come on Baby Light my Fire". Paul, derriere, chante "Born to Be Wild"
De la pure poesie.
Pourtant quand tu coupes le contact, que se tait le moteur, tu sens que tu as laisse quelques neurones dans l'aventure. Clowns et Magicien sans Frontiere on en revient jamais indem...
 
9h30, Durbar Square. La foule d'Asie. Les gamins de rues qui nous attendent.
Au pied d'un des multiples temples un promontoire en pierres, une scene naturelle. On s'installe la. On se prepare a vue, il y a deja 500 personnes atrouppees, c'est deja un spectacle...
Le spectacle fonctionne dans les 2 sens : la moitie de l'Asie a nos pieds, des Nepalais de toutes ethnies, des babas peinturlures, des moines tibetains, des enfants de rues crados, des Didis des bebes plein les bras, des gamins en uniformes scolaires, des militaires fusil en banbouillere...Sur fond de temples aux multiples scultures erotiques.
20 metres a notre droite le palais de la Kumari, la deesse vivante, une adolescente pre-pubere
calfeutree la, sa fenetre "grillagee" d'une sublime dentelle de bois ouvrage la rend invisible a la foule. Elle voit sans etre vue.
3 ou 4 fois il m'a semble apercevoir une ombre derriere la fenetre-voyeuse...
On joue pour des enfants de rues, la moitie du Nepal et une deesse vivante. A Durbar Sq.
 
Des le 1000eme spectateur installe je commence.
Il y a des gens empaquetes derriere, sur les cotes, devant, probablement pas mal d'esprits au dessus...Pour un spectacle de magie, super !
Je n'en ai cure tout a ma joie d'etre la, d'etre le djadhu de Kathmandu...Un moment de la vie d'un magicien...
Paul enchaine, et la, surprise....D'habitude face aux nones, dans les ecoles, il lui faut 3 minutes pour
declancher l'hysterie, l'emeute, la foudre divine...Ici non.
Tous sourient d'un intangible bonheur, mais pas un qui hurle...Il les insite tant et plus, ils sourient
dans le silence...Que ce passe-t-il ? La clef reside dans la "retenue" de ce public. Retenue toute asiatique. Les enfants, les jeunes en bande echappent a ce code, les adultes non.
Pour autant il produit un show fantastique, comme chaque fois, ses diabolos s'envolent dans le ciel
de Durbar Sq accompagnes de mille silencieux sourires. Si, tout de meme, juste dans nos pieds il est une gamine qui hurle de rire, et, ouis-je un leger gloussement emanant de la fenetre de la Kumari ?
La Kumari rit ? Qui sait....
C'est fait, on salue, on range nos effets comme on peut, la horde des enfants de rues sur nous se rue,
on tente de se4 replier, "Djadhu, djadhu..." Tiens Mike Jagger et David Bowie passent juste la bras dessus bras dessous, tout le monde s'en fout, c'est le jour de Clowns et Magicien sans Frontiere Belgique personne ne peut rivaliser. Paul est un clown-jongleur divin.
 
Puis retour au home NAG ou nous attendent nos chers eleves. Comme chaque jour.
Pas a pas, a bas bruit, on rentre dans une forme d'euphorie-epuisement, le syndrome Clowns et Magicien sans Frontiere : "en ce monde la souffrance est l'essence, notre joie est la loi"
 
23/11/10, 8h du mat. On retourne avec la "soup kitchen", la cantine ambulante, mpour le coup presque la cantine-ambulance, nourrir la faune des gamins et gamines perches sur leur Himalaya d'ordures fumantes au temple de Patchupati-Shiva. Faire rire et puis pleurer. Se moucher puis y retourner.
Puis, rituel quotidien, retour au home, nos eleves et une nouvelle lecon de magie. Pour moi, la lecon de ma vie...

Tuesday, November 23, 2010

Annecdotes

Sur la route qui mene a Tokha au nord de Kathmandu ou se situe NAG, route qui est un chemin archi-defonce debordant de boue grasse, a moto un piege gluant (comme a peu pres toutes les routes et rues de Kathmandu), une petite gopi (gardienne de vaches) pousse son poussif troupeau au milieu du traffic. Soudain elle se precipite sur une vache, lui flanque des coups de batons, lui plonge la main dans la gorge et en sort un sac en plastique qu'elle jette parmi les millions de sacs en plastique qui egaient le paysage. Soit ils volent aux vents comme des esprits errants, soit on les brule pour embaumer l'air...

Ma douleur au genou droit persiste malgre beaumes et incantations, douleur consecutive au choc que je recu dans "l'accident" du tempo debut octobre.
Le long d'un vague trottoir un attroupement. J'y vais voir. Deux types avec pas mal de scorpions vivants leur courant dessus font la promo de leur liqueur qui guerrit tous les maux, liqueur au venin de scorpions(j'ai vu une scene semblable a Rangon)
Le moine buddhiste a cote de moi me traduit. Les mecs demandent "qui a mal ?"
Je tends mon genou : moi, moi, ici, aie...
L'un d'eux fait un pas vers moi, me verse un epais liquide rouge et visceux sur le genou et masse.
Ca fait ni chaud ni froid par contre s'en degage une epaisse fumee blanche.
Cris d'effroi et de stupeur dans la foule. Meme le moine recule d'un pas,,,Sait on jamais...
Juste apres il se trouve des dizaines de gens pour me demander ce que j'ai senti, si j'ai toujours mal, si ca va mieux etc....
Sylvain le magicien cobbaye pour la magie charlatanique locale....

A propos de NAG

24/11/10
Pour suivre qqe peu la vie dans le home NAG, rejoignez les sur leur page Facebook (he oui...) :
The NAG ers of Kathmandu .

Vous embrasse

Ils l'ont fait, on l'a fait

18/11/10
Ce fut ce jour. A 13h 30. Nos "eleves" presentaient LEURS spectacles.
Ceux de Paul, les petits bouts, le cirque, mes ados le magic-show.
Des la matin la tension monte de qqes crans. Avalanche de questions anxieuses :"Sir, sir, et la je dois faire quoi ? Et comment j'entre en scene ?..." Seigneur Prakach, un mois qu'on y travaille...
Tous savent bien sur, mais le trac soudain qui te tord les tripes.
400 spectateurs : tous les momes de NAG, tous les adultes et pas mal de momes des environs. Du beau monde.

13h30, on repete encore, on vient nous chercher : c'est a vous, c'est maintenant, faut y aller...On y va. Je les accompagne mais sur scene je les laisserai faire. C'est leur show.
Ils vont le derouler comme un tapis magique.
Tout y est : un percussionniste pour l'ambiance, un maitre de ceremonie a qui j'ai refile ma veste de smocking vu qu'il a pas une fringue et vu qu'il mesure un metre cinquante trois il a l'air en frac.

Les numeros defilent, droles, touchants, pas trop precis mais ca va venir, ca vient..On fait le dernier acte ensemble, on salue, on s'embrasse, on l'a fait, ils l'on fait. ...

Paul enchaine avec sa tribut de lutins, et pareil : ils font tout : acrobaties, jongleries, equilibrisme....
Le plus drole c'est qu'on reconnait la touche humoristique de Paul chez ces bambins, ce quelque chose qui rayonne, qui te touche et te fait rire aux larmes, qui te fait rire avec larmes.
Ce "quelque chose" c'est le Grand Mystere, c'est peut etre dieu ou une part de Lui, c'est aussi et surtout le talent de Paul. Il a CA. J'ignore ou il l'a trouve mais il l'a. Et il le partage, il l'offre...

Les gamins et lui nous donnent le plus beau spectacle de cirque jamais joue dans cette partie de l'univers, ils nous font toucher l'ame du cirque.
Et, le croiras-tu ? CNN n'est pas la. Ni la BBC. Pas meme TF1, pas plus qu'ARTE ne parlons pas de la RTBF...
Le monde ignora que ces gamins ont change le monde cet apres midi...

Puis j'enchaine en solo, Paul nous remet un 'tit solo aussi, et c'est fait ! On est arrive a destination. On vient d'acoster.Ils l'ont fait, on l'a fait. La traversee a dure 2h.
2h, une goutte dans l'ocean du Temps. Pour ma part ca fait un an qu'une part de mon esprit est focalise sur ce moment, depuis que je suis venu donne un spectacle ici l'an dernier et que ces jeunes m'ont demande de leur apprendre la magie. J'ai pas dit oui de suite mais je savais que je reviendrais...Ce que j'y ai pense depuis, du fond de mes insomnies...Un an, une goutte dans l'ocean des ages....

C'est une tres belle journee Clowns et Magicien sans Frontiere.

16 ou 17 ou je sais plus, du 11/10
Au gre de cette agitation sans fin qui est notre quotidien, Paul et moi, a Kathmandu cet automne
2010, on s'est rendu dans une deuxieme Samatha school (Bamboo school).
On enfourche la moto, on fend le traffic, on se gourre 2 ou 3 fois, on peste, on se noie dans une avalanche de klaxons en tentant de faire demi-tour, on arrive...
Le principal nous recoit tous sourires dans l'abjecte odeur des chiottes qui ne rend pas le the meilleur...
On reunit les 600 enfants dans la cour d'herbes desechees, c'est a nous. On deverse notre spectacle qui est une heure et demi de bonne humeur delirante, cynglee.
J'allume le petard puis Paul declanche la tornade. Rires et delire.
Juste un truc etrange qui se reproduira par 3 fois : le principal nous regarde meduse.
Il ne rit pas, ne proteste pas, ne dis ni ne fait rien, il est plante la comme un qui vient de voir le gouffre et qui n'en revient pas. Les punks il a jamais entendu parler, Clowns et Magicien sans Frontiere Belgique pas plus... Maintenant il SAIT.
On termine, on replie, on fait de grands signes aux gamins que notre seule vue fait pleurer de rire, on va sluer le principal toujours hagard qui nous tend une main molle et moite dans les
effluves nauseabondes des chiottes...S'en remettra-t-il ? Pas sur...Et on s'en va. A moto.
Easy riders.

21/11/10
On a entendu parler d'une ONG qui receuille les enfants exploites dans les cirques au Nepal et en Inde. On les appelle. Un spectacle ? Bien sur qu'ils souhaitent un spectacle.
Pour qu'un max d'enfants en profitent ils nous suggerent de jouer dans l'ecole ou ils sont scolarises. Bien sur, bien sur...
C'est a 30 bornes. 2 heures de moto a traverser un tableau de Jerome Bosch.
15h nous y voila. Le principal n'est au courant de rien. On lui explique TOUT: Clowns et Magicien sans Frontiere Belgique, les ex-enfants du cirque scolarises ici ainsi que les momes de 2 autres
refuges aussi ici scolarises....Ca semble faire beaucoup pour lui.
Pensif il finit par nous dire : "Vous voudriez faire votre spectacle ici et maintenant ?"
C'est tres exactement ca.
Et la, il aura une replique splendide :"Why not ?"
Toute l'enigme de Clowns et Magicien enchassee dans ces 2 mots definitifs !
Clowns et Magicien sans Frontiere ? Why not ?
Donc on s'y met. Mille eleves tout de meme. Tous en uniformes comme toujours en Asie.
On ne saura jamais qui sont les ex-enfants du cirque. Ni les autres.
On partage une epaisse tranche d'hilarde hysterie collective. On salue. On retraverse le tableau de Jerome Bosch dans l'autre sens, on est comme sur un tapis volant : le "why not ?" du principal nous a fait voir la lumiere, en route pour le Nirvana.
On atterri extenue au temple de Patchupati-Shiva de nuit. C'est la pleine lune.
Il y a un concert : tablas, cythare, harmonium, chants halluciants...On se pose, on hallucine..
Finalement dans la nuit froide et sous la lune on rentre, zombies parmi les esprits...

Demain, 22/11/10 debout es l'aube : on joue a Durbar Square Kathmandu...
Durbar sq Kathmandu c'est comme jouer sur les marches de Notre Dame ou sur la place St Marc a Venise, ca rend l'Olympia fade...
Et pourquoi joue-t-on a Durbar sq Kathmandu ce 22/11/10 ?
Ah ah, un peu de patience, j'y viens....

Tuesday, November 16, 2010

soupe populo

16/1/10
8h du mat dans la brume froide on fait rugir notre moto apatique, Ray Ban made in China, bonnet nepalais en guise de casque et smoking.
On suit la bagnole du home NAG qui s'en va offrir la bouffe aux gamins de rues qui trainent du cote du temple de Patchupati (Une forme benefique de Shiva)
Je vous epargne le trajet : le trafic, la fumee noire, les queues de poissons comme un sport local, les vaches qui deboulent sur la route, juste  vous dire
qu'au detour d'un virage, crachant nos poumons, soudain, l'Himalaya, les neiges eternelles, alors on hurle de joie dans le fracas d'ici bas.

On arrive. Je ne sais comment les gamins s'atroupent de suite. D'abord qqes petits durs, caids de rues, puis les autres, tous les autres. Ils ont 6 ans, 5 ans, 3 ans...
Ils sont en haillons, filles, garcons, enfants sauvages, Mooglie des villes...Leur vue me propulse dans une forme de douleur physique, je suis confronte a un
inacceptable : ces enfants la devant moi, horrible et soudain me sens mal de dormir presque toutes les nuits dans un lit, d'ignorer la faim, d'ignorer cete souffrance
d'etre rejette face a mon impuissance. Ces gamins c'est notre honte. Que le Christ ait choisi de prendre sur lui le pecher des hommes grand bien lui fasse, mais ces gamins
ils expient quoi ? Au nom de quoi ? De qui ?

On est au milieu d'un tas d'ordures qui fume continuellement comme un volcan au bord de l'eruption, a quelques pas de la brulent les morts sur les buchers
au coeur du temple et Paul et moi on s'y met, dans ce decor de fin du monde et notre petit miracle Clowns et Magicien surgit de suite comme un serpent love qui se reveille: la Kundalini, Les gamins, tous les gamins se groupent autour de nous, on est au coeur de la cour des miracles, on est les baladins fous on balance un peu d'humanite dans ce quotidien desastre...Les gamins sauvages rient et faut les voir rire
et faut voir Paul donner tout ce qu'il a, la, ici et maintenant....3/4 d'heure durant on est l'espoir du monde...Apres, la nuit, lors de mes insomnies je pleure bien sur, mais ca c'est une autre
histoire, les heros sont toujours triomphants.
Vous embrasse
'

Monday, November 15, 2010

de Sylvain

11/11/10
Dipawali eteint ses lumieres, fin de la fete, des rejouissances,
rentree des classes
8h30 du matin, 4 petits Nepalais en uniformes scolaires, tous les 4
sur une mobilette, chacun fumant sa clope. On les suit. On fume pas,
la moto s'en charge.
On se rend a notre 1ere Bamboo School, Samatha School, mais si
souvenez vous l'an dernier, meme lieu meme date ou peu s'en faut. Ils
ne m'ont pas oublie, ni moi.
Je leur amene Paul. Inestimable cadeau.
A propos de Paul, il arborre une coiffure curieuse : tete presque raze
et un toupet de cheveux sur le sommet du crane. Totalement fou au
Venezuela, moyennement en Europe,
et ici, d'un banal : c'est la coupe de cheveux du deuil. Tous le
prennent pour un Nepalais.
Samatha school : un millier d'enfants dans la cour au soleil,
bousculades, mouvements de foules incontrolables et hurlements de
rires. Paul super star a Katmandu.
Une heure et demi de spectacle ! On termine, on degouline, on se rue
au resto, on est a jeun, il est midi.
C'est encore et toujours les plus beaux spectacles dans un parcours d'artiste.
On se goinfre copieusement. Les trepidations de la moto sur les routes
defoncees en guise de digestif. Comme un match de boxe ou un combat de
catch.
Retour a "notre" home NAG. 17h : cours de magie pour mes 10 petits
genies (3 se sont fait le mur, complainte des enfants de rues...). Ils
sont tant enthousiastes
qu'ils consomment un paquet de cartes par jour. Lorsque le paquet est
mort, ils jouent au poker avec.

12/11/10
Les cours de cirque de Paul sont un peu delaisses : trop dur, les
gamins n'en percoivent pas la finalite...). Des lors il decide de
donner une petite representation
en guise d'illustration.
Petite representation...Ce mec, tu lui donnes un metre carre de
poussiere il te fait un show d'une heure. Devant les 400 gosses et
adultes du home. On a jamais tant rit.
Je peux aller me retirer dans une grotte au fin fond de l'Himalaya
avec les Sadhus ou me prelasser sur une plage aux filles devetues,
l'avenir de Clowns et Magicien sans Frontiere Belgique est assure.

17h : reprise des cours. Il y a foule aux ateliers de Paul, chapeau l'artiste.

13/11/10

8h30 du matin, en route. La moto vrombit. Home Bisaune. Celui la meme
que j'ai loupe suite a l'accident du tempo en octobre dernier. Une
30ene de gosses. Enfants de rues non scolarises, non sociabilises,
sauvages. La cour du home ressemble a Verdun en octobre 1916 : de la
boue des larmes et du sang. On joue dans une cahutte crado en ciment.
Pas assez d'espace pour le dechainement de Paul, je prends le relai.
Ca se fait spontanement, on a pas besoin d'en discuter, un regard on
s'est compris, on est le cirque a moto surgit des profondeurs du
Temps, les cavaliers de l'Apocalypse

pour le rire et pour le pire mais c'est le rire qui l'emporte.

15/11/10

Une grande ecole gouvernementale, cad une ruine acceuillant 600
enfants. La zone. Me souvens en avoir fait des dizaines comme ca en
2006. Cohue, bousculades, confusion...

Et c'est reparti pour une heure et demi. Paul se roule par terre dans
la poussiere dense, il est Marlon Brando et Charlie Chaplin, un regal

Wednesday, November 10, 2010

la haut sur la montagne

09/11/10
11h du mat Paul et moi nous donnons un show qqe part la haut dans la montagne. Un home pour enfants debils et autres lepreux
aux visages taveles de fausses taches de rousseur. On se met en route des 9h30. Ca grimpe et ca grimpe, la moto fume comme jamais ne le fit Gainsbourgh.
A 2km du but on couche la moto sur le bas cote de la piste et on continue a pieds, moi en smoking et petit sac, Paul en clown et sac digne d'un Sherpa.
La fine equipe. Nous y voici. A peine 50 enfants. Je commence. Ca fonctionne terrible. Paul suit, excellent comme chaque fois.
Une remarque : pour les petits et moyens groupes la magie que je pratique est le bon format, Paul a besoin de la foule, c'est entr'autre dans cettte "opposition" qu'on trouve notre meilleure complicite.

On devale de la haut et je retrouve ma magic-classe au home. Fin d'apres m' on a organise un tournoi de badmington (on fait TOUT dans ce home) gros succes, 30 participants, ils
ont ca dans le sang les bougres, on joue pieds nus sur le ciment cru. Je me retrouve en finale les pieds en sang et, promis, je vous ramene la coupe. Finale demain.

Ce 10/11/10 reprise de l'ecole, plus qu'une classe de magie par jour, de 16h30 a 18h, je leur montre un truc sensas, je le refais 10 fois, ils n'y voient que du feu, j'explique, ils sont
morts de rire, dans l'heure qui suit ils le reproduise. C'est clairement ma nouvelle voie au sein de Clowns et Magicien : le vieux maitre; j'ai ouvert une nouvelle porte avec pas un centime de ralonge budgetaire la ou Suedois et Espagnoles ont sombre, Clowns et Magicien sans Frontiere Belgique ressemble a une image de propagante maoiste : Tetes hautes et drapeaux aux vents, foulant aux pieds les suppots
de l'imperialisme clownesque....A propos, il est de fortes rumeures de coups d'etat pour la fin de la semaine ou la semaine prochaine, on a stocke des paquets de vivres vu qu'on
risque d'etre assigne a residence...Wait and see...

Tuesday, November 9, 2010

mas fotos desde Nepal!!!


encore des fotos


06/11/10
Le "festival" Dipawali se poursuit dans la frenesie : un groupe d'une 40ene d'enfants de "notre" home se rend en ville prolonger l'activiye "manche" de
la veille en chantant et dansant devant les residences et commerces pour leur assurer bonne fortune et prosperite, mais surtout pour se faire un peu de fric.
Faut les voir, des km a pieds en transportant leur vieil ampli pourri, leurs guitars, leurs tablas...Bien sur je les suis, je suis parmi eux, je fais de la magie a leur demande
tjs cette fusion culturelle,sans sponsor, sans reality show, sans MTV, sans Coca et autres Pepsi, de l'authentique, qui d'autre au monde est capable de ca sinon Clowns et Magiciens sans Frontiere BELGIQUE ?

07/11/10
Apres midi plus calme. Paul est demange par je ne sais quel demon(un demon clown assurement, les plus insidieux...) Je l'embarque jusqu'au bord de l'immense stups de Buddha, de l'autre cote de la ville (une fois de plus, moto, embouts, fumees mortelles, vaches sur la route, ordures en feu a cote, Katmandu bleus...)
Arrives sur place, la, au milieu des centaines de Tibetains, Nepalais, touristes qui tournent autour du stupa, Paul deploie son matos, les gens s'attroupent face a ce curieux mec qui ressemble
tant a un banal Nepalais mais qui semble avoir qqe chose de plus, de different, et, sans autre forme de proces il se lance. Et ce mec propose le show le plus extraordinaire dont on puisse rever, en
plein soleil (mais un si doux soleil ici en novembre, l'ete indien) face au stupa, face a 500 personnes. Sa scene c'est la rue, il en a la fibre, le bonheur d'etre la qu'il vous fait partager illico..

Pour une fois je puis demeurer tapis dans le public a savourer ce moment. Je vous le dis, s'il n'en reste qu'un, ce sera celui la, ce type c'est l'ame de Clowns et Magicien sans Frontiere

encore des fotos

desole mais je dois envoyer come ca, petit a petit, si non l'ordi crack...


on vous embrasse!!!!

fotos


Sunday, November 7, 2010

pour voir les photos

http://www.flickr.com/photos/31000151@N08/sets/72157625210846175/

[Flickr] Federalsoi11 shared a Flickr set with you

 
Flickr®

Hi luc.nicolas.nepalsylvain@blogger.com!

Federalsoi11 shared a Flickr set with you.

Sylvain le Magicien.

A set by Federalsoi11
IMG_2852 IMG_2851 IMG_2846
IMG_2862 IMG_2874
IMG_2875 IMG_2869
IMG_2843 IMG_2839
les images depuis Flickr.
Flickr®
You received this email because a Flickr member wanted to share something with you. To report abuse, click here.

Flickr is a global photosharing community. Learn more.
Your use of Flickr is subject to the Yahoo! Terms of Service and Privacy Policy and the Flickr Community Guidelines

Saturday, November 6, 2010

5 novembre 2010, une journee clowns et magicien...

04/11/10, nuit.
Je repasse au home, c'est la nuit, les lieux sont curieusement deserts, de jour ca grouille d'enfants, d'ados, la j'ignore ou ils sont..
Juste dans l'allee centrale entre les chiottes puantes et les dortoires odorants, un gamin, 5 ans, 6 ans ? Un petit. Tout seul.
Entre ses mains un baton du diable qu'il a confectionne lors de l'atelier "cirque" donne par Paul tous les jours.
Et la, il essaie, il essaie....Pour un premier jour il reussit pas mal. Il est si concentre, ces qqes gestes de jonglage sont si importants pour lui qu'il
ne remarquera pas ma presence a 10 pas de lui. Je le regarde qqes minutes. Extraordinaire. Clowns et Magicien sans Frontiere Belgique est passe
par la, rien ne sera plus jamais comme avant...

05/11/10 Atelier magie le matin, tot, vite fait vu qu'a 11h Paul et moi devons donner 2 spectacles dans un hopital pour enfants en morceaux.
10h on grimpe sur la moto, on se dit adieu comme chaque fois vu qu'on va mourir, de preference la prochaine fois (la moto aussi va mourir
elle fume de partout, cale en plein traffic et la roue arriere menace de faire seccetion). On part. Tout un cirque a moto au travers du traffic
de Katmandu. On louvoie, on virvolte, on est des anges (deja...) une heure de lutte acharnee, on y est. On s'embrasse comme chaque fois.
Le jour ou on ne s'embrassera plus, c'est pas qu'on sera fache, non...Mais dans cet hospital en morceaux parmi les enfants.

Ils nous attendent, ils trepignent, une 30ene, grands brules, debiles, amputes, y a du choix. On va les secouer de rire plus d'une heure.
Paul est fantastique dans cet exercice, lorsqu'il opere, meme dans un hospital, je suis parmi les enfants, je me laisse operer, j'ai mal
au ventre de rire.

Le medecin de service, ebahit par notre prestation nous offre le lunch et en route pour l'autre section de l'hospital. Meme profiles de gueules cassees
de gamins tordus, d'adultes aussi, on groupe tout le monde, les infirmieres accourent puis les medecins, puis les Didis qui font le menage, et rebelotte.

La moto nous attend, manifestement elle souhaiterait demeurer ici vu son etat, mais nous n'avons point d'etat d'ame : en route. Une heure en enfer
nous sommes de retour au home, il est 17h, 60 jeunes se sont prepares pour aller feter la Laxmi-puja, la fete de la deesse de la fortune.
Partout des troupes de gamins font la manche devant commerces et maisons en chantant, dansant...La ville en ebulition. Bien sur on les accompagne
ils nous demandent de faire magie et jongleries avec eux et la dans la Grande Nuit d'Asie on honore Laxmi comme il se doit, on fait de l'echange culturel
comme jamais, comme personne, on joue et danse jusque tard dans cette nuit des merveilles, on fait partie du home, on s'est integre, ils nous ont
acceuilli comme des princes nomades ces ex-enfants de rues, c'est une des plus belles histoires que j'ai vecu, on fait des choregraphies comme les clips
bolywoodiens, jamais Katmandu n'oublira nos prenoms.

Wednesday, November 3, 2010

et d'autres mots...Vite avant le power cut...

03 ou 04/11/10, sais plus la date.
Pour en savoir un peu plus sur le home NAG ou Paul et moi barbottons parmi tous ces "ex" gamines et gamins de rues, consultez : www.nagnepal.org

J'avais deja fait une demarche semblable, a savoir enseigner la magie et monter un spectacle avec un groupe de jeunes de minorites ethniques
au nord de la Thailande voila 2 ans. Ca l'avait tres bien fait, ici cepandant il y a qqe chose de plus : partager le quotidien de ses jeunes, vivre
avec eux, les accompagner avec leur cantine-mobile quand ils se rendent en ville nourrir d'autres enfants de rues qu'ils connaissent tous pour avoir ete et etre encore des leurs
.
Alors voila, le matin apres les "good morning sir" d'usage, petit dej local en leur compagnie (des fois faut s'accrocher : l'odeur des chiottes juste a cote, visions
olifactives d'Asie....) 10h le cours de magie. Ils sont tous la. Groupes, attentifs, leurs yeux petillants du desir de faire de la magie, quasi la decouverte d'un nouveau monde...
Je suis la promesse d'Amerique, je tiendrai cette promesse. Et les petits qui viennent voir.
Imaginez une seconde le vieux sage venu de l'ouest de la ou se couche le soleil au milieu d'une petite troupe d'enfants d'Asie aux parcours a te faire fremir tout de meme, meme si c'est banal
ici les "enfants de rues"et la on est tous ensemble 2 heures durant a executer des gestes etranges, esoteriques et il en sort de petits miracles, ca fonctionne, les bonnes cartes
surgissent au bon endroit au bon moment. Ils sont les premiers ebahis que ca marche. De jour en jour, de cours en cours, les liens sociaux se tissent. Il en etait 2 parfaitement
amorphes, ils ont pris mon train en marche et maintenant j'ai du mal a les temperer. De midi a 4 ou 5 heure selon les jours je croise mes eleves cartes en mains et j'affronte leurs questions :
and now sir what I do ? 5h le cours reprend, mais je ne suis pas sur qu'il n'ait ete interrompu> Depuis l'arrivee de paul c'est un peu plus leger vu qu'il prend le relai avec la circus classe.

De plus, et la ca sent la coincidence qui couve le miracle : du fait des 2 festivals, Dashein et Tiar (Diwali) qui s'enchainent, moins de spectacles a l'exterieur donc plus de temps avec eux.
Je me suis trouve une ame de pedagogue, un personnage de maitre magicien et une floppee d'eleves va nus pieds lors meme que scintillent les neiges de l'Himalaya d'ou le Yeti suit attentivement
les tours que nous cisellons (le Yeti a une excellente vue)
Demain reprennent les spectacles et des le 7 on en aura trop.
Paul est formidable, au train ou il va je vais me retrouver dans la position du faire valoir, mais le vieux maitre est indulgent face a tant de juvenile energie.
Ces mission c'est, amoureux, boire du champagne sous la pleine lune

Sunday, October 31, 2010



si peu de mots...

31/10/10
Il me semble n'avoir jamais si peu écrit au cours d'une mission. Ce n'est point que je n'ai rien a dire, c'est que les mots me manquent.
L'intensité de ce que nous vivons ici au home NAG est telle, de l'aube à la nuit, Paul et moi, mettre des mots sur cette expérience de vie
me déborde un peu. Je me départis de mon ironie habituelle : nulle ironie n'a cours et j'ai trouvé ce qu'obscurément je cherchais : un
partage de tout instant. Il me faudra un certain temps je le crainds pour etre apte à formuler tout ça.
Ceci dit, en compagnie de Paul on forme la parfaite équipe, il est fantastique, il a de suite pigé les enjeux, il s'est fondu dans le jeu
il est le mec.

D'etre si loin de tout ici, joindre Katmandu via le bus te prends 2  heures de tape cul...Or il nous faut faire de plus en plus de spectacles a l'extérieur
Donc matin classes de magie et de cirque, les après midi expéditions au loin....J'ai loué une moto. La meilleure et la pire idée que j'eus jamais.
Nous sommes la a fendre le traffic hallucinant, on se dit adieu chaque fois qu'on enfourche la bête, couverts de cendres et de poussière lorsqu'à
destination nous arrivons, on s'embrasse tel s'embrassent les rescapés d'un désastre ou d'une histoire fabuleuse, celle que nous vivons.

Mes éleves ont donné 3 représentations....C'est un truc que je formule en une courte phrase, c'est un truc qui marque d'une pierre blanche
le parcours d'un magicien sans frontiere.

Ce matin Paul et moi sur notre vrombissante moto nous nous rendons dans un centre d'enfants et de mères atteints du sida. Dix gamins qui vont
mourir. Au retour plongés dans l'abject traffic on pleurait...La fatigue, la fumée NOIRE, la poussière et puis quoi ? On n'est pas des chochottes.

On vous embrasse on sait plus quoi dire.
Demain des photos, demain d'autres mots, demain comme chaque jour on aura le temps de rien...C'est des aventures ou on voit la lumière...Et
pas mal de pots d'échappement...

Tuesday, October 26, 2010

Une journee...

Du 16/10/10 au 26/10/10 : une journee type au home NAG

5h45 du mat : reveil et debout, maudits chiens, coqs, corbeaux, voisins....Du crepuscule a l'aube, maudits....
7h petit dej nepalais, cad epice, suculent, mais rapide pourr autant.
Je le prends dans le refectoire des jeunes et j'ai droit a ma lecon de nepali.
9h30-10h : debut du cours de magie. Atroupement. Tous tres curieux, tres appliques, assez bordeliques mais efficaces. Bons meme. Les tous petits dans les pieds.

12h, repas.
de 13h a 15h, dans tous les coins des gamins avec des jeux de cartes, des ficelles, des baguettes, refaisant mille fois les memes gestes, se conseillant les uns les autres, une ruche magique.
Ls petits miment les gestes du magicien. Tous selon mon style. Mon image multipliee a l'infini. Jeux de miroirs d'Asie.
Toutes les minutes il en est un voir deux voir cinq pour venir me demander l'une ou l'autre precision entre 2 faux noeuds, 2 fauses coupes...Sans conteste je suis la reine de la ruche.
J'explique et j'explique et j'explique....
A 16h ou 17k selon les jours on reprend le cours collectif.
Puis souper. Puis requestions jusqu'a plus soif....

Je suis imerge dans cette collectivite de l'aube au soir. Ca fonctionne du tonnerre.
Juste j'ai pas l'habitude de tant de sollicitations, pas une seconde a soi.
D'autre part, a mon tour je commence a les questionner : leurs parcours, enfants de rues pourquoi et coment ? Pourquoi se sont ils retrouves ici ? Depuis quand ? Leurs familles ?
Des dizaines d'histoires me tombent dessus, toutes ont a voir avec la tragedie. Je commence peu a peu a percevoir quelles vies se cachent sous le label "enfants de rues"
Et j'observe la maniere dont ils fonctionnent en groupe.
Prof de magie, je me situe ausi a la jonction de 2 points de vue : les trajets individuels et la dynamique de groupe. 1er constat :ca recoupe assez bien le premier point appris lors de mes annees psychiatrique (en tant que soignant, je sais c'est difficile a croire..) : la vie communautaire a un effet therapeutique en soi. Ici c'est flagrant.
Que je vous dises que c'est tres exactement ce que je suis venu chercher ici : l'integration au sein d'un groupe, d'une communaute.
Ca va etre long a decortiquer vu que c'est dense...Et sans connexion internet ca arrange rien...

Pour y voir un tant soit peu clair, suivons le fil du quotidien : des mon arrivee, la pluie. 3 jours et 3 nuits. Un Belge suit son destin, la pluie le suit. Plus des averses de mousson, non, une
pluie continue, belge, baudelairienne :"Quand le ciel bas et lourd pese comme un couvercle..."
Le home devient un ilot perdu dans une mer de boue. Nous sommes coupes du monde.
Le bus s'est englue. L'humidite ronge tout. Tout se met a gondoler.
16/10/10
Dans la tradition du "festival" de Dashein c'est le jour de benediction des vehicules. Des l'aube et sous la pluie les jeunes font briller le vieux pick-up ruine, les mobs effondrees, le vieux bus a la brose a dents...Puis offrandes : bananes, poudre rouge, encens...Pas de sacrifice animal a l'interieur du home, mais hors les murs le sang gicle, eclabousant les carroseries. Rituels magiques.
 Puis cours de magie. Chacun la sienne...Et c'est reparti comme hier. De jour en jour. Et ils continuent a partager leur savoir naissant. Incroyable ce qu'on peut faire avec trois p'tits trucs.
Clowns et magicien sans frontiere c'est ausi ca : ce partage. Avec ces gamins. Si j'ajoute que ca donne sens a ma vie ca sonne guimauve, alors j'ajoute pas, je tiens trop a mon image de tenebreux aux yeux bleus quoi qu'ici, sans miroir....Me demeure le titre de djadhu teacher.

Sunday, October 24, 2010

Harry Potter au pied de l'Himalaya

15/10/10
Plus de show en vue du fait de Dashein, des lors il est temps pour moi de rejoindre l' ''orphelinat-home-lieu de vie'' NAG ou je suis
attendu par les jeunes afin de leur apprendre la magie....
 
NAG j'y suis venu l'an dernier en novembre. Pres de 400 jeunes, des tout petits au ados, un spectacle super et une demande de leur part : ''...nous apprendre quelques trucs, sir ???'' Les lieux sont extraordinaires, le contact avec les jeunes excellent, j'ai laisse murir...
Et j'ai dit oui.
 
Et m'y voila. Ca se trouve en dehors de Katmandu. Taxi. Fosses et bosses. Je debarque...L'acceuil...
 
L'ACCEUIL.
 
Mettez le pere Noel, quelques dieux hindous, l'une ou l'autre rock star ou Bollywood star dans un shaker, secouez toute une nuit de pleine lune, servez des l'aube, et voila : le retour du djadhu.
 
Ils sont 180 en temps normal. 80 pour l'instant. Les sans familles. Le reste dans les restes de leurs familles.
 
J'arrive a point nomme : l'ecole ne reprend que debut novembre, d'ici la ennui et desoeuvrement.
Mettez un magicien dans l'ennui en Asie...
 
Tout d'abord un coup d'oeil sur les lieux : La piece centrale : enorme. Un joyeux bordel, des jeux, des bouquins, des vetements dans tous les coins. Un vieux berger allemand type carpette affale au milieu, des chats qui poursuivent des rats dans le faux plafond en ruines et
qui degringolent de temps en temps, plafond chats et rats, droit sur la table, de preference pendant le repas.
Une table de billard au beau milieu. On dispose une grande planche dessus, c'est la table.
Une cour en ciment. Des dortoirs puants. Des chiottes idems. Une grande cuisine clean : 600 repas par jour. Faits par les jeunes a tour de role. Une grande salle refectoire et...Une ecole! Ou vont 300 enfants dont 200 de l'exterieur, gratuitement.
 
Le public : filles et garcons de 2 a 20 ans, 2 filles meres, une en chaise roulante, 3 gamins tuberculeux dont un dans mon groupe qui postillonne pas mal...4 debiles mentaux, une, Shanti, l'image meme de la sorciere, l'image de Kali : terrifiante, mais douce, gentille...
Elle ne parle pas, elle grogne et devore tout ce qui est a portee : bouffe, papiers, plastiques...
 
Des mon arrivee, mon retour, toutes et tous se groupent autour de la table : 80, les uns sur les autres, en tas, en paquets, en masses..
Un spectacle de proximite en offrande a tous ces enfants. On est deja presqu'une famille, tous ces sans familles...
Il y a 2 fois plus d'yeux petillants que de gamins. Au moment ou le power cut nous tombe dessus, nous plongeants dans le noir
je pourrais presque continuer juste a la lueur de leurs yeux.
On lance le generateur, je continue. 2 heures durant. Sans pose.
 
Le cours de magie commence demain.
 
Le cours de magie ! Harry Potter aux trefonds de l'Asie.
 
16/10/10
10h du mat. 1er cours. 13 eleves dont une fille, tous ados, de 12 a 16 ans, tous ex enfants de rues, et, groupes autour de nous, tous les autres : les petits, les tout petits, les malades, les fous...Un joyeux foutoir.
 
Je commence par des trucs simples (pour autant qu'aucun truc ne fut simple...). Incredulite de mes eleves : ils s'attendaient a des incantations, un rituel esoterique, la convocation de divinites...Mais non, juste des gestes. Je la joue facon ''arts martiaux'' : de larges
mouvements precis suivis d'arrets nets, quelque chose comme un rituel tout de meme...
Et ca fonctionne d'amble. Certains y arrivent vite, d'autres s'enmelent les pincaux. 3 heures d'affilee. On termine comme on a commence : un joyeux foutoir.
 
16h reprise du cours. Meme histoire : ils sont tous la. Le cours de magie est devenu l'attraction du home.
 
1ere surprise : ils partagent tout ! A la fin du 1er cours, a 13h, certains etaient au point, d'autres largues. A 16h tous sont capables de reproduire vaille que vaille ce qu'on a appris. L'esprit communautaire est la norme.
 
 
 

Wednesday, October 20, 2010

13/10/10
Le "festival" Dashein est lance. Tout commence a deconner. Deja en temps habituel...Il culminera le 17 octobre.
A tous les coins de rues, des gamins ou des ados organisent des parties de des. Pour du fric evidement. Le jeu sans argent en Asie, non sens. Tout le monde joue. Katmandu devient un immense tripot. Faites vos jeux rien ne va plus...En effet...
Soudain j'eus une idee : regrouper les jeunes de quelques homes en un meme lieu et y faire fete : spectacle, jeux, friandises...
Je ne sais quelle mouche m'a piquee, je me crois en Europe....
J'arrange ca avec quelques amis nepalais. Pas simple mais ca prend forme. Du moins je le crois. Les Nepalais sont forts avenants : ils
ne disent jamais non. Pour autant ils savent que ca va foirer. Ils n'en soufflent mot.
Date prevue : le 14 octobre. Dans une salle. A l'autre bout de la ville.

14/10/10
Du fait de Dashein, complique de bouger : taxis rares, tarifs princiers...Bon. 13h j'arrive sur place. Stupeur : personne...
4 ou 5 gamins dans la poussiere et un gardien. Apparement les gosses le gardent. Je trouve un telephone qui fonctionne.
J'appelle mes amis que je maudis. Une 1/2 heure pour en joindre un. Que ce passe t il ? Il n'y a personne!
Le chauffeur du bus qui devait ramasser les enfants est parti dans sa famille a 100km, cad 10h de route...Avec le bus...Depuis 3 jours...
Evidement j'eus du m'en douter.
Aussi, spectacle pour les 4 gamins et le gardien, d'autres s'ajouteront au fur et a mesure, comme chaque fois.
Je suis un peu depite mas j'ai tort, c'est super.

Tuesday, October 19, 2010

Where do you from ?

12/10/10
10h du mat. Home Marinaka a Pulbary. Meme plan qu'hier. Une 20ene de gamins. On se presente. Je trebuche dans leurs noms eux ds le mien."Where do you from sir ?" en cascade.
On s'installe dans le jardin autour d'une grande table basse. Par dessus le muret apparaissent les frimousses des gosses des alentours, par l'odeur alleches, odeur sulfureuse mais drole de la magie, celle que je pratique...

Une heure de spectacle de proximite (close up magic) ponctuee de "ho" et "ha" et "la".
 Bcp de "la" ce qui signifie : hein ? Ca alors! Non!....Pour des petits groupes denses le spectacle de proximite c'est impec.
Puis on dejeune ensemble. La petite troupe amassee sur le mur demeure en place : j'ai dis que le show reprenait apres.
Donc je m'y remets. Ca s'aglutine de plus en plus. On franchit le cap des 150 voir 200 allegrement. Pas que des gamins : des ados,
des meres avec enfants au sein, des vieux tordus en 2, dehors et endedans la coir aussi, et les mecs qui construisent la maison en face
perches sur leurs echafaudages.
Une heure de gloire a Pulbary, banlieu est de Katmandu.

Sunday, October 17, 2010

11/10/10
Dans tous les homes il y a des enfants qui demeurent la malgre Dashein, les ''sans familles''.
Un spectacle pour eux. Norbuling Chidren's Home. Taxi jusqu'a Tinshuli (tous les lieux ont des noms de reves et des tas d'ordures).
La un jeune en mobilette viens me pecher comme convenu. Il a 25 ans a tout casser, c'est le directeur du home.

En mob sur des chemins boueux parmi les buffles dans le soleil du matin.

Le home : petite baraque dans la semi-campagne. Un sponsor swisse, tout va bien. Les enfants dans mes pieds des mon arrivee
"where do you from sir ?" Y z'ont entre 3 et 10 ans, ils sont 25, on commence par se presenter. D'amblee je m'emberlificotte dans leur noms eux dans le mien.
On s'assied par terre autour d'une table basse sur un bout de terre seche: le jardin.

Une heure de spectacle de proximite comme hier a Ratna parc. Dans des conditions plus cool. Seulement une 50ene d'enfants du voisinage qui passent leurs tetes par dessus le muret pour assister au spectacle.

Entre actes. The, biscuits. Et c'est parti pour le 2eme show. De plus en plus de tetes par dessus le muret on terminera a 200.

Apres, the, biscuits...Pas mal de gamins ici viennent de villages. Reperes la haut comme enfants "maltraites", recuperes ici, sociabilises, scolarises...
Quelques gosses de rues, peu, tres difficile de les integres. Ils se tirent sans cesse et retournent dans la rue.

Deja 3h de l'apres m', je suis attendu dans un autre home, Marinaka Home, a Pulbary. Au moment de se mettre en route, nuages noirs comme l'ame du diable, pluie torrentielle
Faut attendre. Deux bonnes heures. Je telephone a l'autre home. "Viens demain". D'ac. Alors 2h durant les gamins m'apprendront leurs jeux et leur langue.
Je m'applique mais n'y comprends rien.
La pluie a cesse, c'est la nuit. Retour en mob dans la boue epaisse. Je sens qu'on va s'allonger. J'ai a peine retape mon smocking depuis la derniere embuscade de la mousson.
Mais non, simple et tranquille, on surf sur la boue avec elegance.

Wednesday, October 13, 2010

Petit dej avec enfants de rues




From: sylvainsluys@hotmail.com
To: luc.nicolas.nepal2010@blogger.com
Subject:
Date: Wed, 13 Oct 2010 09:39:15 +0000

10/10/10

Debut du festival de Dashein. Une semaine. Puis Diwali, la fete des lumieres. On en a pour 15 jours de fetes non stop. Un vertige bruyant. Noel a la centieme puissance.

De fait il y a quelque chose de Noel dans Dashein : une semaine de retrouvailles familliales. Tout le monde rentre dans son village, sa tribu, sa vallee, son ethnie, sa banlieu...

Ou je decouvre que pas mal ''d'enfants de rues'' ont une famille. Qu'ils s'y rendent lors de Dashein.
Katmandu est paralysee : plus un metre carre sans vendeur de rue (deja d'habitude il n'en manque pas). Bus et taxis surcharges des
h du mat. Des troupeaux de buffles, beliers, boucs, chevres trottinant dans la ville pour etre offerts en sacrifice a la deesse Durga la terrible (et benefique...). PLus personne n'est joignable, les portables crepitent.

Chaque matin une ONG (CIWIND) fournit le p'tit dej aux gamins de rues a Ratna parc en plein centre ville. En compagnie de Raphael j'ai donne un spectacle la l'an dernier.
Ces gamins sauvages je voudrais les retrouver. Mais pas sur scene, juste parmi eux.
8h du mat, taxi, en route.
Une heure pour y arriver. Traffic. Bosses et bosses. J'arrive un peu tard. Faut dire Ratna parc c'est pas le''vieux parc solitaire et glace'' de Verlaine. C'est 3 brins d'herbe jaunis foules par 1 millons de Nepalais. Foule d'Asie.

Parmi le million, un attroupement d'ados hailloneux, c'est eux. Du premier coup je les reconnais. Du premier coup ils me reconnaissent. ''Djadhu djadhu. Retrouvailles. Comme de vieux amis. Quelques secondes de silence dans le vacarme : on se retrouvent.
Je vois nulle part les gens de l'ONG,. Peut etre partis, peut etre a 100m dans la foule ?
Mais eux sont bien la : ''magic, magic''. Aussitot je leur fais sortir des pieces des oreilles, et des cartes, je fais des tours de cartes, je leur mets des trucs en mains qui se multiplient...De suite une grande effervecence.
Ils sont rudes, hirsutes, rigolards, ils se bousculent pour mieux voir.... Suis chaque fois frappe par cette violence qui est leur mode habituel. Ils sont 15, 20 ? Bien sur au bout d'un quart d'heure la foule s'est amassee. Le spectacle de rue ici ca cartonne.
Avant l'emeute j'arrete. Ils m'enmenent dans un autre coin du parc, d'autres gamins (pas de filles que des gamins). Je recommence. Ils sont excites, bourrus, enfantins, bon public. 10 fois les memes numeros, ils s'en lassent pas. On passe la matinee comme ca, a passer d'un bout a l'autre du parc. C'est des moments terribles. Mais ca decoiffe. Meme ma tete de moine.
Puis je passe au home Bisaune. Portes closes. Juste le gardien assoupis sur sa chaise dans son uniforme ravage.
Y me dit : y sont pas la. Dashein ? je demande. Il me fait ce dodelinement de la tete si typique aux Indiens, a mi-chemin entre oui et non. Nous n'en saurons pas plus....

Sunday, October 10, 2010

08/10/10
La nuit n'a pas porte conseil mais douleur a mon genou. Je sors de la clinique avec une atelle une bequille et des anti-inflamatoires.
La radio ne fonctionnait pas. Ensuite je passe chez le medecin tibetain, y me dit "faut enlever l'atelle, le genou doit bouger" me donne un beaume puant et me dit d'aller souvent a la ceremonie buddhiste (la puja) je dis j'y vais souvent, y me dit "alors ca va guerrir  vite"
Ca c'est de la medecin.
Apres midi une fete a deux pas organisee par un ami nepalais. Des jeunes Europeens etudiant le tibetain et le buddhisme. Tous consacrent de leur temps a faire du benevolat dans homes, ecoles, centres d'acceuil...
Donc une vingtaine d'Europeens, autant de Nepalais et Tibetains avec leurs enfants et 30 gamins de homes. La plupart habilles et coiffes pour la circonstance. Je ne saurais dire pourquoi, qui est mome de home qui ne l'est pas, ca saute aux yeux. Quelque chose dans leurs visages, dans leurs maintien...Cet inconfort d'etre la, acceuillis dans cette fete ou ils sont perdus. Ils ont l'air aux aguets, comme a l'affut d'un danger, sauvages...Je joue pour eux, m'adressant a eux, les regardant. Eux me regardent puis regardent avec stupeur les tetes de leurs accompagnateurs europeens qui me regardent stupefaits.
Un triangle plein d'enseignements : qui regarde qui et pourquoi ?
09/10/10
9h30 du matin, spectacle dans l'ecole-orphelinat (le terme est impropre, il s'agit ''enfants perdus'' au sens de delaisses, abandonnes...)
Tashi school.
9h je quitte l'hotel et la, dans la cour, sacrifice d'une chevre (un bouc) a la deesse Durga. Gorge tranchee, du sang partout, ils en arrosent un 4.4 Toyota flambant neuf, ceremonie de protection, de benediction quelque chose comme ca. Tout ce sang de grand matin.
Je trottine jusqu'au ''home''. La porte de fer est verrouillee. J'y frappe comme un sourd. Cinq bonnes minutes et un gamin se pointe. A ma vue il detalle. Je recogne. Ils reviennent a plusieurs. Meme scenario. Finalement un adulte arrive, m'ouvre et referme dans mon dos.
J'ai vecu cette scene de nombreuses fois a Katmandu. A force de questions j'ai obtenu qqes reponses : eviter les rapts d'enfants.
Mais qui les enlevent ? Des maffias indiennes, nepalaise, c'est selon, pour les prostituer, des membres de leur familles aussi our les faire mendier, ou encore...On est quelques uns a s'interesser aux ''enfants perdus''.
Dans le hall une soixantaine de gamins. Soit Tibetains soit des ethnies montagnardes (mongoloides donc). Et cette eternelle odeur des home.
Ils m'attendent. Ils sont tous la. Et c'est formidable. Je retrouve tous les gestes du magicien sans frontiere du premier coup.
Elles et ils eclatent de rire. Le truc drole : quand ils rient ils ont les yeux encore plus brides.

Saturday, October 9, 2010

suite

On se releve peniblement. Certains sont sonnes. Moi ca va. Me suis pris une tringle de fer sur le crane, explose un genou, par chance c'est celui ou j'avais deja mal. On est la sous la pluie diluvienne a se demander quoi. On sort du tempo dans 50 cm d'eau. La pluie est tellement dense que juste en respirant tu risques la noyade. Je ramasse ma valise. Je boite un peu. Ma voisine ca a l'air d'aller. Je rentre a l'hotel. A 2 km. A pieds. Et si j'y arrive, seigneur si j'y arrive, une douche chaude. Et un Xanax.
Xanax, dieu maudit je t'ai un peu vite abjure.
 
Ca n'a pas l'air, dit comme ca, mais c'est vraiment chouette. J'irai au home demain. Le temps file que c'est pas croyable mais tranquille, sans stress. La lumiere est divine. On boit le the au lait ( le tchia) en croustillant des samosas aux coin d'la rue dans la cohue. L'Asie c'est la cohue. Il y a des klaxons et des chiens qui dorment ou qui aboient partout. Tout le temps. Les moinillons tibetains donnent la ceremonie sacree, la puja, dans le monastere juste a cote a 16h tous les jours. C'est mieux qu'un concert rock. Ca y ressemble mais c'est mieux. Il y a tous ces destins tragiques d'enfants abandonnes, abuses, exploites. Soudain l'univers vire au noir, le ciel te tombe sur la tete, c'est la fin du monde, le deluge...
Ensuite tout redevient comme avant.

je plonge

05/10/10
 
O mes aileux. Je refais surface. j'etais tombe dans les griffes de Xanax le dieu maudit.
Une journee pour remettre la main sur mon passeport, mon portefeuilles, mon sac, mes affaires, mes esprits...Mon ame et mes amours introuvables.
Va-t-il falloir faire sans ?
Je demande au mec de la reception : le type d'hier c'etait qui ?
Ganesh y me repond. Oui j'avais compris, mais il vient de ou ? Son home c'est lequel ?
Aucune idee, il est arrive il voulait te voir j'ai expedie un gamin te chercher...
Et comment savait il que j'etais la ?
Aucune idee, les gamins dans la rue sans doute...
Evidement ils n'y sont plus.
Encore un insondable mystere d'Asie.
 
Les chiens aboient toute la nuit. Heureusement ils dorment tout le jour.
 
06/10/10 Ceremonie Mahakal chez les Tibetains. Mahakala en sanskrit : le grand temps, le Devorant. Ceremonie de purification, d'expulsion des demons. Durant toute la jourmee. En ce qui me concerne c'est pas du luxe...
Et je prends plein de contacts.
Demain show au home Bisaune. A l'autre bout de Katmandu. On se connait bien :j'y fus en 2003, 2006, 2009.
Les gamins d'alors je les ai vu grandir. Eux m'ont vu vieillir. Ils sont educs aujourd'hui. Via la meilleure ecole : la rue.
La au moins je sais de qui il s'agit. Show a 16h.
 
Nuit du 06 au 07/10/10. Deluge sur Katmandu. Au matin soleil mais la grand route est sous eaux. Une eau ocre. Assez belle couleur.
Des midi retour des nuages.
A 14h je me mets en route. Ma valise noire de magie (je le formule de la sorte sans quoi ca donne : ma valise de magie noire..Le Francais...)
mes pompes cirees, ma veste de smocking..La classe. Quoi que chaus, ouf.
Je prends le tempo, cariolle a 3 roues ou on se sardinne a 10. T'y es secoue comme un prunier au nains d'une tronconneuse.
Tout Katmandu dans le tempo. Sauf les touristes.
On roule dans l'eau. On voit pas la route. Mais on la sent bien.
 
Soudain la pluie. Un mur liquide. On roule dans et sous l'eau. L'arche de Noe. Le mythe du deluge existe dans l'hindouisme. C'esr Vishnu sous la forme du poisson Matsya qui arrange l'histoire.
Pour nous ca s'arrange pas : un choc sur la roue avant, toutes nos tetes s'entrechoquent, et, comme au ralenti le tempo s'incline, s'incline...Et s'immobilise. Comme ca. Suspendu. L'eau rentre a flots dans l'epave, Cris et hurlements. On est tous fracasses, enclaves les uns dans les autres, c'est un naufrage. En plus le bus qui nous croise a 45 cm nous arrose copieusement.
 
Le buddha nous dit que dans toute situation il est un enseignement et un aspect positif.
 
J'ai les seins opulents de ma voisine en sari sur le visage. Mais quoi qu'en dise le Buddha, les elements nefastes de notre situation surclassent cet avant gout du nirvana.

RE: Bosses, fosses et miracles


 

From: sylvainsluys@hotmail.com
To: luc.nicolasnepal2010@blogger.com
Subject: Bosses, fosses et miracles
Date: Sat, 9 Oct 2010 08:21:11 +0000

09/10/10 Avant hier je sors presqu'indem d'un accident, j'echappe a l'amputation de la jambe d'un poils, de la tete d'un cheveu, suite a un carambollage sous une pluie diluvienne. Bosses, atelle et bequille. Vacances forcees ? Point du tout, 2 magnifiques spectacles hier et ce jour, plein de contacts noues. Clowns et Magiciens sans Frontiere Belgique : petits bonshommes fragiles et freles quoi qu'indomptables (cf Sophie et Laurent et leur incroyable periple la bas aux Phillipines)
 
Vous raconte ca par le menu des que je peux. Le temps se fait rare et les connexions internet aussi.

Friday, October 8, 2010

Mission 2010: Un retour en fanfare

A toutes et tous



Ou tout commenca


Pour cette annee j'ai epuise mon cota vacances et lon mois genereusement subventionne par l'Etat belge.

Il me fallu usiner jusqu'au depart, proletaires humanitaires de tous pays unissez vous!

01/10/10 ultime prestation a Bxls..Rentre a pas d'heure

02/10/10 Ultime prestation a Liege. Oufti.13h30, j'y vais. Suis tant en etat second que j'en oublie ma valise de lagie sur le trottoir rue Sans Souci la bien nommee a Bxls. Tout mon matos. Tout. A 10km de Liege une lueur dans mes brumes : oufti ma valise. MA VALISE.

Je fais demi tour aussi sec et rentre a 180km/h eclaire par les flashs des radars tel une haie d'honneur. J'arrive dans un hurlement de pneus.

Un voisin dont j'ignore tout m'attend ma valise a la main. Je lui baise les pieds. Retour a Liege. A 150km/h cette fois. Les flashs sont un peu plus ternes. Chouette destival sous la pluie, retour vers mon lit. A pas d'heure.

03/10/10 7h du mat, debout, faire mon sac, ne rien oublier, j'oublie tout, 11h aeroport ma phobie de l'air en bandouilliere.

Par peur de ma peur des ne decollage, vin, bieres et 2 Xanax dans la tronche. Plus la fatigue, pas trop mal ce petit vol...

04/10/10, 9h du mat je debarque a Katmandu. Zombie. Un gout ignoble dans la bouche.Et SOIF.



Dans le registre des initiatives subtiles il me souvins que je prenais le visa nepalais a l'arrivee pour 30 dollars, en 2003...

L'an dernier a l'ambassade a Bruxelles il m'en couta 90 euros...

Afin de faire economiser qqes precieux euros a ma douce association Clowns et Magicien sans Frontiere, j'appliqueles bons vieux plans.

Erreur.

Les passagers munis du visa passent de suite la douane. Les 500 autres, petits malins de mon cru s'agglutinent dans une file troupeau. Au bas mot on en a pour 3 heures.

Prix du visa ? 80 euros. 10euros d'economie. Les plus durs 10 euros de ma vie.

Au bout d'une demi heure on a progresse de 3m. Il demeurent 450 touristes. Les fonctionnaires nepalais sont 3 ils font leur boulot avec application, a la main, sans ordi bien sur.

Je m'assieds par terre. Tant qu'a attendre au seuil de la decomposition autant etre deja au sol.

Mourir debout est une idee heroique. Je suis un heros mais pas de cette veine la.

A peine suis je a contempler cuisses et fesses de la foule devant moi, rien de bien affriolent helas, que se pointent 2 fonctionnaires nepalais. En bon Europeen je pense qu'ils vont m'intimer l'ordre de me relever.

Pas du tout : ils se saisissent de mon bagage, me soulevent delicatement, me portent jusqu'a un fauteuil, defonce certes mais il n'en est point d'autre, m'y installent tel un prince, se chargent de mon passeport, vont au guichet des visas, interrompent la file...

3 minutes plus tard ils me servent mon visa tout chaud dans mon fauteuil.

Long murmure de desaprobation parmi les 450 touristes coinces la, a attendre.

Murmure qui enfle en frANCHE hostilite. L'Asie est une longue attente.

Pourtant me suis voulu humble assis au sol dans la poussiere la ou trottinent rats scorpions et serpents...

A tous j'adresse un petit signe de compassion, telle une huitre perliere qui vous sourit de toutes ses dents nacrees.

Certes mon sourire est faiblard mais c'est la faute au Xanax.

Je recupere mon sac qui est arrive semble t il avant moi. A Katmandu il arrive en general une semaine apres. Je suis la depuis une heure, deja 2 miracles.

Sortie de l'aeroport. Pugilat pour un taxi. Ils veulent 500 roupies pour me mener a destination. En 2 minutes je fais chuter le prix a 250 roupies.

Dans le taxi, petite Tata fumante et sans fenetre je renoue avec le traffic de Katmandu. Apocalypse now.

Une heure pour 3 km et 2 vertebres demises. Je m'endore a tout bout de champ sous l'effet conjure du Xanax de l'alcool du jet lag.

A destination je file au chauffeur 500 roupies. Je me sens grand seigneur defonce. Rock star.A propos devant l'hotel, allanguis dans la poussiere qqes gamins de rue. Deja.

Ca ne rate pas, a ma vue les "djadhu"(magicien chaman sorcier) fussent, mon nom et mon titre ici depuis 2003.

Donc ils me connaissent. Je leur adresse un petit signe. Ils me disent des tas de trucs en nepali je dis "oui oui" . J'eus pas du.

Je m'effondre dans ma piaule. Les effluves du Xanax me ratrappent. Je me disloque en un sommeil abyssal hante de reves absurdes.

Du fond de ma torpeur je percois une serie de coups sourds. Les fragments epars de ma conscience me disent : tremblement de terre!

L'hotel va s'ecrouler. Je produits un effort atroce pour m'extraire de mon nauseeux sommeil...La terre semble stable...Mais les coups perdurent. QQ'un martele ma porte. Je titube jusqu'a elle. Un grand gamin tout sourires me dit : Ganesh t'attend en bas.

Ganesh ??? Le dieu a tete d'elephant ? "oui".

Xanax ou pas on ne fait pas attendre un dieu. Je suis le gamin. Curieusement l'escalier que nous descendons ne semble pas etre celui que je montai tout a l'heure : les marches sont devenues molles. Je m'y enfonce jusqu'aux chevilles.

En bas un type affable m'acceuil "je suis Ganesh" Xanax et deception je dois m'assoir pour ne point choir.

Certes il est ventru mais ni trompe ni oreilles d'elephant.

Par contre tel le dieu il est oracle : il me dit "on t'attend". "On" ?????????????

Les filles ont cessees de m'attendre, moi meme je ne m'attends plus trop, lui oui, "on" oui.....

Ce Ganesh oracle ne parle pas que par enigme : l'an dernier j'avais promis de donner un spectacle dans son home d'enfants perdus, a la

toute fin de mon sejour. Puis ca c'est pas fait, rendez vous manque, enfants disparus le jour dit, bref ca c'est pas fait.

J'en reviens pas. Un an apres. Temps d'Asie. Vapeurs Xanax. Je dis d'accord, d'accord, demain, la je retourne me coucher...S'en suit palabres et sourires : maintenant, please, les enfants sont tous la ils t'attendent, demain on sait pas, gosses de rues etc...

Ganesh et Xanax m'hypnotisent : je m'entend dire oui, d'accord' n'arrive....

Me voila sur la moto de Ganesh devenu char celeste. On fend des nuees de demons ardents. Je somnole sur son dos aussi onctueux que les marches de tout a l'heure. On arrive. Une trentaine de gosses. En effet ils m'attendent. Je demande : vous m'attendez ainsi depuis un an ? Ils disent oui.

Soudain un eclair de lucidite : ou est mon passport, mon portefeuille, mon ame, mes amours...Tout paume. A l'hotel ? Sais plus...

Je pense aux Anglais qui debarquerent ici au 19e siecle et qui se bourraient au whiskey et a l'opium, aux hippies des annees 60

qui se defoncaient au LSD et a l'opium...Eussent ils connu le Xanax alcoolise, le monde eut il ete different ? Moins violent ?

Je ne tiens pas vraiment debout. Ils s'en apercoivent. M'apportent une chaise. Je ne tiens pas vraiment assis non plus.

Je via donner le plus long spectacle de ma vie : 1h30. Du pur cinela au ralenti. Il me semble que je loupe tous mes tours, mais pas sur.

Des vagues de rires me parviennent de loin telles la charge des cavaliers de l'apocalypse. Au travers d'une brume opaque je vois Ganesh se gondoler. Insidieusement il se met a ressembler au dieu a tete d'elephant.

Puis je ne sais plus. Je suis de nouveau sur la moto, a ma montre il est 22h mais c'est tjs l'heure de Bruxelles, il fait encore jour ici.

Ganesh me depose a l'hotel, me dit qu'il passera me reprendre. Pourquoi ? Quand ? Sais plus. Il a du me donner sa carte mais je l'ai paumee.

Je pense que je vais aller m'allonger un coup.

Mais avant je trouve la force de me trainer jusqu'a l'echoppe en face ou j'achete 2 bieres. Faut pas deconner, quand tu n'as pas l'habitude

de prendre ce genre de medoc faut boire beaucoup. S'hydrater. Purger l'organisme.

Les hurlements des chiens me reveillent en pleine nuit.

Je revais que je disais a je ne sais plus quelle fille : "je vais a Katlmandu"....

A propos, ou suis je ?