Wednesday, October 13, 2010

Petit dej avec enfants de rues




From: sylvainsluys@hotmail.com
To: luc.nicolas.nepal2010@blogger.com
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Date: Wed, 13 Oct 2010 09:39:15 +0000

10/10/10

Debut du festival de Dashein. Une semaine. Puis Diwali, la fete des lumieres. On en a pour 15 jours de fetes non stop. Un vertige bruyant. Noel a la centieme puissance.

De fait il y a quelque chose de Noel dans Dashein : une semaine de retrouvailles familliales. Tout le monde rentre dans son village, sa tribu, sa vallee, son ethnie, sa banlieu...

Ou je decouvre que pas mal ''d'enfants de rues'' ont une famille. Qu'ils s'y rendent lors de Dashein.
Katmandu est paralysee : plus un metre carre sans vendeur de rue (deja d'habitude il n'en manque pas). Bus et taxis surcharges des
h du mat. Des troupeaux de buffles, beliers, boucs, chevres trottinant dans la ville pour etre offerts en sacrifice a la deesse Durga la terrible (et benefique...). PLus personne n'est joignable, les portables crepitent.

Chaque matin une ONG (CIWIND) fournit le p'tit dej aux gamins de rues a Ratna parc en plein centre ville. En compagnie de Raphael j'ai donne un spectacle la l'an dernier.
Ces gamins sauvages je voudrais les retrouver. Mais pas sur scene, juste parmi eux.
8h du mat, taxi, en route.
Une heure pour y arriver. Traffic. Bosses et bosses. J'arrive un peu tard. Faut dire Ratna parc c'est pas le''vieux parc solitaire et glace'' de Verlaine. C'est 3 brins d'herbe jaunis foules par 1 millons de Nepalais. Foule d'Asie.

Parmi le million, un attroupement d'ados hailloneux, c'est eux. Du premier coup je les reconnais. Du premier coup ils me reconnaissent. ''Djadhu djadhu. Retrouvailles. Comme de vieux amis. Quelques secondes de silence dans le vacarme : on se retrouvent.
Je vois nulle part les gens de l'ONG,. Peut etre partis, peut etre a 100m dans la foule ?
Mais eux sont bien la : ''magic, magic''. Aussitot je leur fais sortir des pieces des oreilles, et des cartes, je fais des tours de cartes, je leur mets des trucs en mains qui se multiplient...De suite une grande effervecence.
Ils sont rudes, hirsutes, rigolards, ils se bousculent pour mieux voir.... Suis chaque fois frappe par cette violence qui est leur mode habituel. Ils sont 15, 20 ? Bien sur au bout d'un quart d'heure la foule s'est amassee. Le spectacle de rue ici ca cartonne.
Avant l'emeute j'arrete. Ils m'enmenent dans un autre coin du parc, d'autres gamins (pas de filles que des gamins). Je recommence. Ils sont excites, bourrus, enfantins, bon public. 10 fois les memes numeros, ils s'en lassent pas. On passe la matinee comme ca, a passer d'un bout a l'autre du parc. C'est des moments terribles. Mais ca decoiffe. Meme ma tete de moine.
Puis je passe au home Bisaune. Portes closes. Juste le gardien assoupis sur sa chaise dans son uniforme ravage.
Y me dit : y sont pas la. Dashein ? je demande. Il me fait ce dodelinement de la tete si typique aux Indiens, a mi-chemin entre oui et non. Nous n'en saurons pas plus....

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