Saturday, November 27, 2010

bientot...

L'association avec Paul fut une telle reussite, on s'est si bien complete, entendu, soutenu....Qu'on exprime notre commun desir de nous retrouver lors de la prochaine mission CMSF en Inde du sud des la fin janvier...Quelqu'un d'autre ?
Vous embrasse
Sylvain

RE: Ultime anecdote

2eme tentative


From: sylvainsluys@hotmail.com
To: luc.nicolas.paulsylvainnepal@blogger.com
Subject: Ultime anecdote
Date: Sun, 28 Nov 2010 04:36:10 +0000

25/11/10, 9h du mat. Je kicke furieusement la moto qui finit par vrombir, Paul et moi on part pour notre dernier spectacle commun, puis on va se faire filmer et interviewer par un couple de jeunes nepalais. Ils font un petit docu sur nous. Mignon non ?

Dans la descente de Dili Bazaar, lance telle la charge de la brigade legere, on creve. Roue arriere.
Le Destin. Imprevisible, mysterieux, aux imparables desseins. On part en vrille. On sauve la moto en perdition et nos fragiles vies.
Pour autant "on etait bien enmerde, le mec"-Coluche- et puis, comme par hazard a 300 metres de la, un type qui repare les pneus.
Moitie clodo moitie dieu. Ca dure le temps d'un court Nirvana : quelques heures.

On termine sur Durbar Square pour l'interview.
On s'assied au pied d'un temple, on commence a repondre aux questions, on tente dans notre mauvais anglais d'expliquer
ce qu'on fait, Clowns et Magicien ("Clowns et Magicien sans Frontiere ? Why not ?" CF qqes episodes au prealable)lorsque
des nuees de touristes chinois se ruent quasi sur nous en gloussant. Leur guide vient de leur indiquer les sculptures erotiques enchassees dans la boiserie du temple. Ils exhultent. Les flashs crepitent. On se met a la recherche d'un autre endroit.
On trouve : un minuscule temple en face d'une imposante porte qui ne s'ouvre jamais : la porte du terrifiant temple de Kali, ferme au public.
On se redepatouille en approximatif anglais face a la camera...Expliquer des emotions dans une langue qu'on massacre allegrement a Durbar Square...Et soudain s'ouvre la porte face a nous et 4 types surgissent du temple de Kali.
Deux d'entre eux portent sur l'epaule un epais bambou auquel est suspendu par les pattes un jeune buffle decapite.
Le troisieme porte la tete, le quatrieme un vase en cuivre contenant son sang et couvert de fleurs. Sacrifice rituel pour Kali.
Ils posent buffle tete et vase par terre et se concertent; ils semblent ne pas trop savoir que faire, qu'en faire...
Le buffle affale nous tourne le dos, et, surprise, se met a defequer...Comme si la vie etait belle, l'avenir radieux, plein de promesses et d'espoirs...
On etait la a parler a une camera de nos petites emotions et un buffle sans tete mais non sans sang ni sans humour
vient deposer juste a nos pieds sa bouse sacree....
Il y a la un message.... Mais lequel ???

Toute cette mission fut a l'image de cette apparition : un dosage de violence et de vaudeville, de farces et de pathos, une kermesse douce et tragique.....
Nous n'avions rien d'autre a vous offrir que des larmes des rires et des rires.
On a recu tout l'Amour des Mondes. Et on s'en est pris plein la tronche...

Kathmandu for ever.

Ultime anecdote

25/11/10, 9h du mat. Je kicke furieusement la moto qui finit par vrombir, Paul et moi on part pour notre dernier spectacle commun, puis on va se faire filmer et interviewer par un couple de jeunes nepalais. Ils font un petit docu sur nous. Mignon non ?

Dans la descente de Dili Bazaar, lance telle la charge de la brigade legere, on creve. Roue arriere.
Le Destin. Imprevisible, mysterieux, aux imparables desseins. On part en vrille. On sauve la moto en perdition et nos fragiles vies.
Pour autant "on etait bien enmerde, le mec"-Coluche- et puis, comme par hazard a 300 metres de la, un type qui repare les pneus.
Moitie clodo moitie dieu. Ca dure le temps d'un court Nirvana : quelques heures.

On termine sur Durbar Square pour l'interview.
On s'assied au pied d'un temple, on commence a repondre aux questions, on tente dans notre mauvais anglais d'expliquer
ce qu'on fait, Clowns et Magicien ("Clowns et Magicien sans Frontiere ? Why not ?" CF qqes episodes au prealable)lorsque
des nuees de touristes chinois se ruent quasi sur nous en gloussant. Leur guide vient de leur indiquer les sculptures erotiques enchassees dans la boiserie du temple. Ils exhultent. Les flashs crepitent. On se met a la recherche d'un autre endroit.
On trouve : un minuscule temple en face d'une imposante porte qui ne s'ouvre jamais : la porte du terrifiant temple de Kali, ferme au public.
On se redepatouille en approximatif anglais face a la camera...Expliquer des emotions dans une langue qu'on massacre allegrement a Durbar Square...Et soudain s'ouvre la porte face a nous et 4 types surgissent du temple de Kali.
Deux d'entre eux portent sur l'epaule un epais bambou auquel est suspendu par les pattes un jeune buffle decapite.
Le troisieme porte la tete, le quatrieme un vase en cuivre contenant son sang et couvert de fleurs. Sacrifice rituel pour Kali.
Ils posent buffle tete et vase par terre et se concertent; ils semblent ne pas trop savoir que faire, qu'en faire...
Le buffle affale nous tourne le dos, et, surprise, se met a defequer...Comme si la vie etait belle, l'avenir radieux, plein de promesses et d'espoirs...
On etait la a parler a une camera de nos petites emotions et un buffle sans tete mais non sans sang ni sans humour
vient deposer juste a nos pieds sa bouse sacree....
Il y a la un message.... Mais lequel ???

Toute cette mission fut a l'image de cette apparition : un dosage de violence et de vaudeville, de farces et de pathos, une kermesse douce et tragique.....
Nous n'avions rien d'autre a vous offrir que des larmes des rires et des rires.
On a recu tout l'Amour des Mondes. Et on s'en est pris plein la tronche...

Kathmandu for ever.

Durbar Sq

22/11/10, Durbar Square
Ca commence par un mail. D'une assoc francaise "on a entendu parle de vous, on tient un petit centre d'acceuil d'urgence pour enfants de rues. Si vous pouviez venir...Les enfants parlent de vous avec des yeux..." Bon, arretez l'effusion, c'est d'accord on vient. Incroyable le nombre de gens qui gravitent autour des enfants de rues.
 
On peut jouer soit dans leurs locaux minuscules soit a 2 pas de la, en exterieur sur Durbar Sq.
Cette invite sonne comme une consecration : Durbar Sq, le lieu magique...
 
22/11/10, 8h du mat, on est fin pret : les sacs contenant les spectacles, le mien 1kg500 celui de Paul
20kg...Il trimbale meme un ampli, c'est un super pro...Le smocking, les Ray Ban a 100 roupies, la moto
deglinguee, Durbar Square nous voici !
 
En moins d'un mois j'ai perce le mystere o combien fumeux du traffic a Kathmandu. C'est comme si je parlais soudain nepalis couremment.
Bon, entendons nous : ca demeure complexe. Par exemple tenir une conversation avec Paul en doublant un poids lourd peinturlure et croulant alors qu'un poids lourd peinturlure et effondre te double...On fait des progres, oui, mais on n'y est pas encore tout a fait.
Il y a trop de parametres a surveiller : la route pleine de trous tels des crateres lunaires, les taxis qui te poussent sur le bas cote, les poids lourds en surcharge qui te doublent en te ballancant leur fumee-gaz-de-combat droit dans la tronche, les chiens, les vaches, les buffles qui traversent sans crier gare. les
poubelles qui jonchent la chaussee...Ca fait beaucoup.
Pourtant tu integres toutes ces donnees, tu deviens extra-lucide, tu percois presque tout sans y preter attention, au mm pret tu evalues la distance entre le bus bonde que tu tentes de doubler et le buffle plante au milieu de la route, tu sais que tu passeras, au pire tu prendras un coup de queue dans les Ray Ban (a 100 roupies), c'est peu de chose, on survit a ca, jamais de coup de cornes...Pas jusqu'a ce jour....
 
Je roule en chantant a tue tete "Harley Davidson" de Gainsbarre ou un vieux tube des Doors "Come on Baby Light my Fire". Paul, derriere, chante "Born to Be Wild"
De la pure poesie.
Pourtant quand tu coupes le contact, que se tait le moteur, tu sens que tu as laisse quelques neurones dans l'aventure. Clowns et Magicien sans Frontiere on en revient jamais indem...
 
9h30, Durbar Square. La foule d'Asie. Les gamins de rues qui nous attendent.
Au pied d'un des multiples temples un promontoire en pierres, une scene naturelle. On s'installe la. On se prepare a vue, il y a deja 500 personnes atrouppees, c'est deja un spectacle...
Le spectacle fonctionne dans les 2 sens : la moitie de l'Asie a nos pieds, des Nepalais de toutes ethnies, des babas peinturlures, des moines tibetains, des enfants de rues crados, des Didis des bebes plein les bras, des gamins en uniformes scolaires, des militaires fusil en banbouillere...Sur fond de temples aux multiples scultures erotiques.
20 metres a notre droite le palais de la Kumari, la deesse vivante, une adolescente pre-pubere
calfeutree la, sa fenetre "grillagee" d'une sublime dentelle de bois ouvrage la rend invisible a la foule. Elle voit sans etre vue.
3 ou 4 fois il m'a semble apercevoir une ombre derriere la fenetre-voyeuse...
On joue pour des enfants de rues, la moitie du Nepal et une deesse vivante. A Durbar Sq.
 
Des le 1000eme spectateur installe je commence.
Il y a des gens empaquetes derriere, sur les cotes, devant, probablement pas mal d'esprits au dessus...Pour un spectacle de magie, super !
Je n'en ai cure tout a ma joie d'etre la, d'etre le djadhu de Kathmandu...Un moment de la vie d'un magicien...
Paul enchaine, et la, surprise....D'habitude face aux nones, dans les ecoles, il lui faut 3 minutes pour
declancher l'hysterie, l'emeute, la foudre divine...Ici non.
Tous sourient d'un intangible bonheur, mais pas un qui hurle...Il les insite tant et plus, ils sourient
dans le silence...Que ce passe-t-il ? La clef reside dans la "retenue" de ce public. Retenue toute asiatique. Les enfants, les jeunes en bande echappent a ce code, les adultes non.
Pour autant il produit un show fantastique, comme chaque fois, ses diabolos s'envolent dans le ciel
de Durbar Sq accompagnes de mille silencieux sourires. Si, tout de meme, juste dans nos pieds il est une gamine qui hurle de rire, et, ouis-je un leger gloussement emanant de la fenetre de la Kumari ?
La Kumari rit ? Qui sait....
C'est fait, on salue, on range nos effets comme on peut, la horde des enfants de rues sur nous se rue,
on tente de se4 replier, "Djadhu, djadhu..." Tiens Mike Jagger et David Bowie passent juste la bras dessus bras dessous, tout le monde s'en fout, c'est le jour de Clowns et Magicien sans Frontiere Belgique personne ne peut rivaliser. Paul est un clown-jongleur divin.
 
Puis retour au home NAG ou nous attendent nos chers eleves. Comme chaque jour.
Pas a pas, a bas bruit, on rentre dans une forme d'euphorie-epuisement, le syndrome Clowns et Magicien sans Frontiere : "en ce monde la souffrance est l'essence, notre joie est la loi"
 
23/11/10, 8h du mat. On retourne avec la "soup kitchen", la cantine ambulante, mpour le coup presque la cantine-ambulance, nourrir la faune des gamins et gamines perches sur leur Himalaya d'ordures fumantes au temple de Patchupati-Shiva. Faire rire et puis pleurer. Se moucher puis y retourner.
Puis, rituel quotidien, retour au home, nos eleves et une nouvelle lecon de magie. Pour moi, la lecon de ma vie...

Tuesday, November 23, 2010

Annecdotes

Sur la route qui mene a Tokha au nord de Kathmandu ou se situe NAG, route qui est un chemin archi-defonce debordant de boue grasse, a moto un piege gluant (comme a peu pres toutes les routes et rues de Kathmandu), une petite gopi (gardienne de vaches) pousse son poussif troupeau au milieu du traffic. Soudain elle se precipite sur une vache, lui flanque des coups de batons, lui plonge la main dans la gorge et en sort un sac en plastique qu'elle jette parmi les millions de sacs en plastique qui egaient le paysage. Soit ils volent aux vents comme des esprits errants, soit on les brule pour embaumer l'air...

Ma douleur au genou droit persiste malgre beaumes et incantations, douleur consecutive au choc que je recu dans "l'accident" du tempo debut octobre.
Le long d'un vague trottoir un attroupement. J'y vais voir. Deux types avec pas mal de scorpions vivants leur courant dessus font la promo de leur liqueur qui guerrit tous les maux, liqueur au venin de scorpions(j'ai vu une scene semblable a Rangon)
Le moine buddhiste a cote de moi me traduit. Les mecs demandent "qui a mal ?"
Je tends mon genou : moi, moi, ici, aie...
L'un d'eux fait un pas vers moi, me verse un epais liquide rouge et visceux sur le genou et masse.
Ca fait ni chaud ni froid par contre s'en degage une epaisse fumee blanche.
Cris d'effroi et de stupeur dans la foule. Meme le moine recule d'un pas,,,Sait on jamais...
Juste apres il se trouve des dizaines de gens pour me demander ce que j'ai senti, si j'ai toujours mal, si ca va mieux etc....
Sylvain le magicien cobbaye pour la magie charlatanique locale....

A propos de NAG

24/11/10
Pour suivre qqe peu la vie dans le home NAG, rejoignez les sur leur page Facebook (he oui...) :
The NAG ers of Kathmandu .

Vous embrasse

Ils l'ont fait, on l'a fait

18/11/10
Ce fut ce jour. A 13h 30. Nos "eleves" presentaient LEURS spectacles.
Ceux de Paul, les petits bouts, le cirque, mes ados le magic-show.
Des la matin la tension monte de qqes crans. Avalanche de questions anxieuses :"Sir, sir, et la je dois faire quoi ? Et comment j'entre en scene ?..." Seigneur Prakach, un mois qu'on y travaille...
Tous savent bien sur, mais le trac soudain qui te tord les tripes.
400 spectateurs : tous les momes de NAG, tous les adultes et pas mal de momes des environs. Du beau monde.

13h30, on repete encore, on vient nous chercher : c'est a vous, c'est maintenant, faut y aller...On y va. Je les accompagne mais sur scene je les laisserai faire. C'est leur show.
Ils vont le derouler comme un tapis magique.
Tout y est : un percussionniste pour l'ambiance, un maitre de ceremonie a qui j'ai refile ma veste de smocking vu qu'il a pas une fringue et vu qu'il mesure un metre cinquante trois il a l'air en frac.

Les numeros defilent, droles, touchants, pas trop precis mais ca va venir, ca vient..On fait le dernier acte ensemble, on salue, on s'embrasse, on l'a fait, ils l'on fait. ...

Paul enchaine avec sa tribut de lutins, et pareil : ils font tout : acrobaties, jongleries, equilibrisme....
Le plus drole c'est qu'on reconnait la touche humoristique de Paul chez ces bambins, ce quelque chose qui rayonne, qui te touche et te fait rire aux larmes, qui te fait rire avec larmes.
Ce "quelque chose" c'est le Grand Mystere, c'est peut etre dieu ou une part de Lui, c'est aussi et surtout le talent de Paul. Il a CA. J'ignore ou il l'a trouve mais il l'a. Et il le partage, il l'offre...

Les gamins et lui nous donnent le plus beau spectacle de cirque jamais joue dans cette partie de l'univers, ils nous font toucher l'ame du cirque.
Et, le croiras-tu ? CNN n'est pas la. Ni la BBC. Pas meme TF1, pas plus qu'ARTE ne parlons pas de la RTBF...
Le monde ignora que ces gamins ont change le monde cet apres midi...

Puis j'enchaine en solo, Paul nous remet un 'tit solo aussi, et c'est fait ! On est arrive a destination. On vient d'acoster.Ils l'ont fait, on l'a fait. La traversee a dure 2h.
2h, une goutte dans l'ocean du Temps. Pour ma part ca fait un an qu'une part de mon esprit est focalise sur ce moment, depuis que je suis venu donne un spectacle ici l'an dernier et que ces jeunes m'ont demande de leur apprendre la magie. J'ai pas dit oui de suite mais je savais que je reviendrais...Ce que j'y ai pense depuis, du fond de mes insomnies...Un an, une goutte dans l'ocean des ages....

C'est une tres belle journee Clowns et Magicien sans Frontiere.

16 ou 17 ou je sais plus, du 11/10
Au gre de cette agitation sans fin qui est notre quotidien, Paul et moi, a Kathmandu cet automne
2010, on s'est rendu dans une deuxieme Samatha school (Bamboo school).
On enfourche la moto, on fend le traffic, on se gourre 2 ou 3 fois, on peste, on se noie dans une avalanche de klaxons en tentant de faire demi-tour, on arrive...
Le principal nous recoit tous sourires dans l'abjecte odeur des chiottes qui ne rend pas le the meilleur...
On reunit les 600 enfants dans la cour d'herbes desechees, c'est a nous. On deverse notre spectacle qui est une heure et demi de bonne humeur delirante, cynglee.
J'allume le petard puis Paul declanche la tornade. Rires et delire.
Juste un truc etrange qui se reproduira par 3 fois : le principal nous regarde meduse.
Il ne rit pas, ne proteste pas, ne dis ni ne fait rien, il est plante la comme un qui vient de voir le gouffre et qui n'en revient pas. Les punks il a jamais entendu parler, Clowns et Magicien sans Frontiere Belgique pas plus... Maintenant il SAIT.
On termine, on replie, on fait de grands signes aux gamins que notre seule vue fait pleurer de rire, on va sluer le principal toujours hagard qui nous tend une main molle et moite dans les
effluves nauseabondes des chiottes...S'en remettra-t-il ? Pas sur...Et on s'en va. A moto.
Easy riders.

21/11/10
On a entendu parler d'une ONG qui receuille les enfants exploites dans les cirques au Nepal et en Inde. On les appelle. Un spectacle ? Bien sur qu'ils souhaitent un spectacle.
Pour qu'un max d'enfants en profitent ils nous suggerent de jouer dans l'ecole ou ils sont scolarises. Bien sur, bien sur...
C'est a 30 bornes. 2 heures de moto a traverser un tableau de Jerome Bosch.
15h nous y voila. Le principal n'est au courant de rien. On lui explique TOUT: Clowns et Magicien sans Frontiere Belgique, les ex-enfants du cirque scolarises ici ainsi que les momes de 2 autres
refuges aussi ici scolarises....Ca semble faire beaucoup pour lui.
Pensif il finit par nous dire : "Vous voudriez faire votre spectacle ici et maintenant ?"
C'est tres exactement ca.
Et la, il aura une replique splendide :"Why not ?"
Toute l'enigme de Clowns et Magicien enchassee dans ces 2 mots definitifs !
Clowns et Magicien sans Frontiere ? Why not ?
Donc on s'y met. Mille eleves tout de meme. Tous en uniformes comme toujours en Asie.
On ne saura jamais qui sont les ex-enfants du cirque. Ni les autres.
On partage une epaisse tranche d'hilarde hysterie collective. On salue. On retraverse le tableau de Jerome Bosch dans l'autre sens, on est comme sur un tapis volant : le "why not ?" du principal nous a fait voir la lumiere, en route pour le Nirvana.
On atterri extenue au temple de Patchupati-Shiva de nuit. C'est la pleine lune.
Il y a un concert : tablas, cythare, harmonium, chants halluciants...On se pose, on hallucine..
Finalement dans la nuit froide et sous la lune on rentre, zombies parmi les esprits...

Demain, 22/11/10 debout es l'aube : on joue a Durbar Square Kathmandu...
Durbar sq Kathmandu c'est comme jouer sur les marches de Notre Dame ou sur la place St Marc a Venise, ca rend l'Olympia fade...
Et pourquoi joue-t-on a Durbar sq Kathmandu ce 22/11/10 ?
Ah ah, un peu de patience, j'y viens....

Tuesday, November 16, 2010

soupe populo

16/1/10
8h du mat dans la brume froide on fait rugir notre moto apatique, Ray Ban made in China, bonnet nepalais en guise de casque et smoking.
On suit la bagnole du home NAG qui s'en va offrir la bouffe aux gamins de rues qui trainent du cote du temple de Patchupati (Une forme benefique de Shiva)
Je vous epargne le trajet : le trafic, la fumee noire, les queues de poissons comme un sport local, les vaches qui deboulent sur la route, juste  vous dire
qu'au detour d'un virage, crachant nos poumons, soudain, l'Himalaya, les neiges eternelles, alors on hurle de joie dans le fracas d'ici bas.

On arrive. Je ne sais comment les gamins s'atroupent de suite. D'abord qqes petits durs, caids de rues, puis les autres, tous les autres. Ils ont 6 ans, 5 ans, 3 ans...
Ils sont en haillons, filles, garcons, enfants sauvages, Mooglie des villes...Leur vue me propulse dans une forme de douleur physique, je suis confronte a un
inacceptable : ces enfants la devant moi, horrible et soudain me sens mal de dormir presque toutes les nuits dans un lit, d'ignorer la faim, d'ignorer cete souffrance
d'etre rejette face a mon impuissance. Ces gamins c'est notre honte. Que le Christ ait choisi de prendre sur lui le pecher des hommes grand bien lui fasse, mais ces gamins
ils expient quoi ? Au nom de quoi ? De qui ?

On est au milieu d'un tas d'ordures qui fume continuellement comme un volcan au bord de l'eruption, a quelques pas de la brulent les morts sur les buchers
au coeur du temple et Paul et moi on s'y met, dans ce decor de fin du monde et notre petit miracle Clowns et Magicien surgit de suite comme un serpent love qui se reveille: la Kundalini, Les gamins, tous les gamins se groupent autour de nous, on est au coeur de la cour des miracles, on est les baladins fous on balance un peu d'humanite dans ce quotidien desastre...Les gamins sauvages rient et faut les voir rire
et faut voir Paul donner tout ce qu'il a, la, ici et maintenant....3/4 d'heure durant on est l'espoir du monde...Apres, la nuit, lors de mes insomnies je pleure bien sur, mais ca c'est une autre
histoire, les heros sont toujours triomphants.
Vous embrasse
'

Monday, November 15, 2010

de Sylvain

11/11/10
Dipawali eteint ses lumieres, fin de la fete, des rejouissances,
rentree des classes
8h30 du matin, 4 petits Nepalais en uniformes scolaires, tous les 4
sur une mobilette, chacun fumant sa clope. On les suit. On fume pas,
la moto s'en charge.
On se rend a notre 1ere Bamboo School, Samatha School, mais si
souvenez vous l'an dernier, meme lieu meme date ou peu s'en faut. Ils
ne m'ont pas oublie, ni moi.
Je leur amene Paul. Inestimable cadeau.
A propos de Paul, il arborre une coiffure curieuse : tete presque raze
et un toupet de cheveux sur le sommet du crane. Totalement fou au
Venezuela, moyennement en Europe,
et ici, d'un banal : c'est la coupe de cheveux du deuil. Tous le
prennent pour un Nepalais.
Samatha school : un millier d'enfants dans la cour au soleil,
bousculades, mouvements de foules incontrolables et hurlements de
rires. Paul super star a Katmandu.
Une heure et demi de spectacle ! On termine, on degouline, on se rue
au resto, on est a jeun, il est midi.
C'est encore et toujours les plus beaux spectacles dans un parcours d'artiste.
On se goinfre copieusement. Les trepidations de la moto sur les routes
defoncees en guise de digestif. Comme un match de boxe ou un combat de
catch.
Retour a "notre" home NAG. 17h : cours de magie pour mes 10 petits
genies (3 se sont fait le mur, complainte des enfants de rues...). Ils
sont tant enthousiastes
qu'ils consomment un paquet de cartes par jour. Lorsque le paquet est
mort, ils jouent au poker avec.

12/11/10
Les cours de cirque de Paul sont un peu delaisses : trop dur, les
gamins n'en percoivent pas la finalite...). Des lors il decide de
donner une petite representation
en guise d'illustration.
Petite representation...Ce mec, tu lui donnes un metre carre de
poussiere il te fait un show d'une heure. Devant les 400 gosses et
adultes du home. On a jamais tant rit.
Je peux aller me retirer dans une grotte au fin fond de l'Himalaya
avec les Sadhus ou me prelasser sur une plage aux filles devetues,
l'avenir de Clowns et Magicien sans Frontiere Belgique est assure.

17h : reprise des cours. Il y a foule aux ateliers de Paul, chapeau l'artiste.

13/11/10

8h30 du matin, en route. La moto vrombit. Home Bisaune. Celui la meme
que j'ai loupe suite a l'accident du tempo en octobre dernier. Une
30ene de gosses. Enfants de rues non scolarises, non sociabilises,
sauvages. La cour du home ressemble a Verdun en octobre 1916 : de la
boue des larmes et du sang. On joue dans une cahutte crado en ciment.
Pas assez d'espace pour le dechainement de Paul, je prends le relai.
Ca se fait spontanement, on a pas besoin d'en discuter, un regard on
s'est compris, on est le cirque a moto surgit des profondeurs du
Temps, les cavaliers de l'Apocalypse

pour le rire et pour le pire mais c'est le rire qui l'emporte.

15/11/10

Une grande ecole gouvernementale, cad une ruine acceuillant 600
enfants. La zone. Me souvens en avoir fait des dizaines comme ca en
2006. Cohue, bousculades, confusion...

Et c'est reparti pour une heure et demi. Paul se roule par terre dans
la poussiere dense, il est Marlon Brando et Charlie Chaplin, un regal

Wednesday, November 10, 2010

la haut sur la montagne

09/11/10
11h du mat Paul et moi nous donnons un show qqe part la haut dans la montagne. Un home pour enfants debils et autres lepreux
aux visages taveles de fausses taches de rousseur. On se met en route des 9h30. Ca grimpe et ca grimpe, la moto fume comme jamais ne le fit Gainsbourgh.
A 2km du but on couche la moto sur le bas cote de la piste et on continue a pieds, moi en smoking et petit sac, Paul en clown et sac digne d'un Sherpa.
La fine equipe. Nous y voici. A peine 50 enfants. Je commence. Ca fonctionne terrible. Paul suit, excellent comme chaque fois.
Une remarque : pour les petits et moyens groupes la magie que je pratique est le bon format, Paul a besoin de la foule, c'est entr'autre dans cettte "opposition" qu'on trouve notre meilleure complicite.

On devale de la haut et je retrouve ma magic-classe au home. Fin d'apres m' on a organise un tournoi de badmington (on fait TOUT dans ce home) gros succes, 30 participants, ils
ont ca dans le sang les bougres, on joue pieds nus sur le ciment cru. Je me retrouve en finale les pieds en sang et, promis, je vous ramene la coupe. Finale demain.

Ce 10/11/10 reprise de l'ecole, plus qu'une classe de magie par jour, de 16h30 a 18h, je leur montre un truc sensas, je le refais 10 fois, ils n'y voient que du feu, j'explique, ils sont
morts de rire, dans l'heure qui suit ils le reproduise. C'est clairement ma nouvelle voie au sein de Clowns et Magicien : le vieux maitre; j'ai ouvert une nouvelle porte avec pas un centime de ralonge budgetaire la ou Suedois et Espagnoles ont sombre, Clowns et Magicien sans Frontiere Belgique ressemble a une image de propagante maoiste : Tetes hautes et drapeaux aux vents, foulant aux pieds les suppots
de l'imperialisme clownesque....A propos, il est de fortes rumeures de coups d'etat pour la fin de la semaine ou la semaine prochaine, on a stocke des paquets de vivres vu qu'on
risque d'etre assigne a residence...Wait and see...

Tuesday, November 9, 2010

mas fotos desde Nepal!!!


encore des fotos


06/11/10
Le "festival" Dipawali se poursuit dans la frenesie : un groupe d'une 40ene d'enfants de "notre" home se rend en ville prolonger l'activiye "manche" de
la veille en chantant et dansant devant les residences et commerces pour leur assurer bonne fortune et prosperite, mais surtout pour se faire un peu de fric.
Faut les voir, des km a pieds en transportant leur vieil ampli pourri, leurs guitars, leurs tablas...Bien sur je les suis, je suis parmi eux, je fais de la magie a leur demande
tjs cette fusion culturelle,sans sponsor, sans reality show, sans MTV, sans Coca et autres Pepsi, de l'authentique, qui d'autre au monde est capable de ca sinon Clowns et Magiciens sans Frontiere BELGIQUE ?

07/11/10
Apres midi plus calme. Paul est demange par je ne sais quel demon(un demon clown assurement, les plus insidieux...) Je l'embarque jusqu'au bord de l'immense stups de Buddha, de l'autre cote de la ville (une fois de plus, moto, embouts, fumees mortelles, vaches sur la route, ordures en feu a cote, Katmandu bleus...)
Arrives sur place, la, au milieu des centaines de Tibetains, Nepalais, touristes qui tournent autour du stupa, Paul deploie son matos, les gens s'attroupent face a ce curieux mec qui ressemble
tant a un banal Nepalais mais qui semble avoir qqe chose de plus, de different, et, sans autre forme de proces il se lance. Et ce mec propose le show le plus extraordinaire dont on puisse rever, en
plein soleil (mais un si doux soleil ici en novembre, l'ete indien) face au stupa, face a 500 personnes. Sa scene c'est la rue, il en a la fibre, le bonheur d'etre la qu'il vous fait partager illico..

Pour une fois je puis demeurer tapis dans le public a savourer ce moment. Je vous le dis, s'il n'en reste qu'un, ce sera celui la, ce type c'est l'ame de Clowns et Magicien sans Frontiere

encore des fotos

desole mais je dois envoyer come ca, petit a petit, si non l'ordi crack...


on vous embrasse!!!!

fotos


Sunday, November 7, 2010

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Sylvain le Magicien.

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Saturday, November 6, 2010

5 novembre 2010, une journee clowns et magicien...

04/11/10, nuit.
Je repasse au home, c'est la nuit, les lieux sont curieusement deserts, de jour ca grouille d'enfants, d'ados, la j'ignore ou ils sont..
Juste dans l'allee centrale entre les chiottes puantes et les dortoires odorants, un gamin, 5 ans, 6 ans ? Un petit. Tout seul.
Entre ses mains un baton du diable qu'il a confectionne lors de l'atelier "cirque" donne par Paul tous les jours.
Et la, il essaie, il essaie....Pour un premier jour il reussit pas mal. Il est si concentre, ces qqes gestes de jonglage sont si importants pour lui qu'il
ne remarquera pas ma presence a 10 pas de lui. Je le regarde qqes minutes. Extraordinaire. Clowns et Magicien sans Frontiere Belgique est passe
par la, rien ne sera plus jamais comme avant...

05/11/10 Atelier magie le matin, tot, vite fait vu qu'a 11h Paul et moi devons donner 2 spectacles dans un hopital pour enfants en morceaux.
10h on grimpe sur la moto, on se dit adieu comme chaque fois vu qu'on va mourir, de preference la prochaine fois (la moto aussi va mourir
elle fume de partout, cale en plein traffic et la roue arriere menace de faire seccetion). On part. Tout un cirque a moto au travers du traffic
de Katmandu. On louvoie, on virvolte, on est des anges (deja...) une heure de lutte acharnee, on y est. On s'embrasse comme chaque fois.
Le jour ou on ne s'embrassera plus, c'est pas qu'on sera fache, non...Mais dans cet hospital en morceaux parmi les enfants.

Ils nous attendent, ils trepignent, une 30ene, grands brules, debiles, amputes, y a du choix. On va les secouer de rire plus d'une heure.
Paul est fantastique dans cet exercice, lorsqu'il opere, meme dans un hospital, je suis parmi les enfants, je me laisse operer, j'ai mal
au ventre de rire.

Le medecin de service, ebahit par notre prestation nous offre le lunch et en route pour l'autre section de l'hospital. Meme profiles de gueules cassees
de gamins tordus, d'adultes aussi, on groupe tout le monde, les infirmieres accourent puis les medecins, puis les Didis qui font le menage, et rebelotte.

La moto nous attend, manifestement elle souhaiterait demeurer ici vu son etat, mais nous n'avons point d'etat d'ame : en route. Une heure en enfer
nous sommes de retour au home, il est 17h, 60 jeunes se sont prepares pour aller feter la Laxmi-puja, la fete de la deesse de la fortune.
Partout des troupes de gamins font la manche devant commerces et maisons en chantant, dansant...La ville en ebulition. Bien sur on les accompagne
ils nous demandent de faire magie et jongleries avec eux et la dans la Grande Nuit d'Asie on honore Laxmi comme il se doit, on fait de l'echange culturel
comme jamais, comme personne, on joue et danse jusque tard dans cette nuit des merveilles, on fait partie du home, on s'est integre, ils nous ont
acceuilli comme des princes nomades ces ex-enfants de rues, c'est une des plus belles histoires que j'ai vecu, on fait des choregraphies comme les clips
bolywoodiens, jamais Katmandu n'oublira nos prenoms.

Wednesday, November 3, 2010

et d'autres mots...Vite avant le power cut...

03 ou 04/11/10, sais plus la date.
Pour en savoir un peu plus sur le home NAG ou Paul et moi barbottons parmi tous ces "ex" gamines et gamins de rues, consultez : www.nagnepal.org

J'avais deja fait une demarche semblable, a savoir enseigner la magie et monter un spectacle avec un groupe de jeunes de minorites ethniques
au nord de la Thailande voila 2 ans. Ca l'avait tres bien fait, ici cepandant il y a qqe chose de plus : partager le quotidien de ses jeunes, vivre
avec eux, les accompagner avec leur cantine-mobile quand ils se rendent en ville nourrir d'autres enfants de rues qu'ils connaissent tous pour avoir ete et etre encore des leurs
.
Alors voila, le matin apres les "good morning sir" d'usage, petit dej local en leur compagnie (des fois faut s'accrocher : l'odeur des chiottes juste a cote, visions
olifactives d'Asie....) 10h le cours de magie. Ils sont tous la. Groupes, attentifs, leurs yeux petillants du desir de faire de la magie, quasi la decouverte d'un nouveau monde...
Je suis la promesse d'Amerique, je tiendrai cette promesse. Et les petits qui viennent voir.
Imaginez une seconde le vieux sage venu de l'ouest de la ou se couche le soleil au milieu d'une petite troupe d'enfants d'Asie aux parcours a te faire fremir tout de meme, meme si c'est banal
ici les "enfants de rues"et la on est tous ensemble 2 heures durant a executer des gestes etranges, esoteriques et il en sort de petits miracles, ca fonctionne, les bonnes cartes
surgissent au bon endroit au bon moment. Ils sont les premiers ebahis que ca marche. De jour en jour, de cours en cours, les liens sociaux se tissent. Il en etait 2 parfaitement
amorphes, ils ont pris mon train en marche et maintenant j'ai du mal a les temperer. De midi a 4 ou 5 heure selon les jours je croise mes eleves cartes en mains et j'affronte leurs questions :
and now sir what I do ? 5h le cours reprend, mais je ne suis pas sur qu'il n'ait ete interrompu> Depuis l'arrivee de paul c'est un peu plus leger vu qu'il prend le relai avec la circus classe.

De plus, et la ca sent la coincidence qui couve le miracle : du fait des 2 festivals, Dashein et Tiar (Diwali) qui s'enchainent, moins de spectacles a l'exterieur donc plus de temps avec eux.
Je me suis trouve une ame de pedagogue, un personnage de maitre magicien et une floppee d'eleves va nus pieds lors meme que scintillent les neiges de l'Himalaya d'ou le Yeti suit attentivement
les tours que nous cisellons (le Yeti a une excellente vue)
Demain reprennent les spectacles et des le 7 on en aura trop.
Paul est formidable, au train ou il va je vais me retrouver dans la position du faire valoir, mais le vieux maitre est indulgent face a tant de juvenile energie.
Ces mission c'est, amoureux, boire du champagne sous la pleine lune